Assurance vie : fonds euros, immobilier… le bilan des rendements 2020 par Cyrille Chartier-Kastler (Good Value for Money)

Assurance vie : fonds euros, immobilier… le bilan des rendements 2020 par Cyrille Chartier-Kastler (Good Value for Money)

Assurance vie : fonds euros, immobilier… le bilan des rendements 2020 par Cyrille Chartier-Kastler (Good Value for Money)

C’était à craindre. En 2020, la performance moyenne des fonds euros des contrats d’assurance vie a de nouveau reculé pour tomber à 1,30%* selon les dernières données dévoilées par la Fédération française de l’assurance (FFA). Ce plongeon du rendement offert par le support garanti du produit d’épargne préféré des Français, – de 0,20 point sur une année -, n’a toutefois rien de surprenant, dans un contexte de taux obligataires au plancher qui pèse à l’évidence sur la rémunération de l’épargne. Autre facteur défavorable : la volatilité sur les marchés financiers. Avec une année calamiteuse pour la Bourse, – avec par exemple une baisse de plus de 7% sur le CAC 40 -, les actions, présentes en moyenne à hauteur de 8% dans les fonds euros, n’ont évidemment pas pu soutenir la performance de ces derniers.

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Certains épargnants pourraient se plaire à penser qu’un taux d’intérêt moyen de 1,30%, comparé à une rémunération de 0,5% pour le Livret A ou le LDDS, n’est pas si mauvais. Ce serait sans compter sur le fait que cette performance globale reste une moyenne et que les rendements offerts par la majeure partie des fonds euros s’affichent en dessous, et parfois même très loin, de ce niveau. C’est d’ailleurs le constat de Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet Good Value for Money et expert de référence du marché de l’assurance.

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Capital : La Fédération française de l’assurance vient d’annoncer un taux moyen pour l’ensemble des fonds euros de 1,30%. Ce rendement correspond-il à la rémunération servie pour les contrats très grand public ?

Cyrille Chartier-Kastler : Si l’on s’intéresse exclusivement aux fonds euros classiques (hors fonds immobiliers et fonds dynamiques qui intègrent davantage d’actions, ndlr) des contrats d’assurance vie individuels, le taux moyen s’est fixé à 1,08% en 2020, contre 1,33% en 2019. Soit un recul de 25 centimes pour la rémunération de cette épargne. A ce stade, nous ne sommes encore que dans des estimations puisque nous ne disposons pas encore de tous les encours des contrats à fin 2020 mais la tendance est nette.

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La plupart des souscripteurs perçoivent donc une rémunération bien inférieure. Ainsi, beaucoup de bancassureurs ont dévoilé des taux compris entre 0,45% et 0,70%. Et sur les 10 contrats d’épargne standard (pour des épargnants qui effectuent des versements mensuels de 200 euros ou moins, ndlr) qui collectent le plus, le rendement moyen est passé de 1,09% en 2019 à 0,93%. On voit que les taux de ces contrats, majoritairement bancaires, ont clairement cassé la barrière de 1%.

Le constat est identique pour la clientèle patrimoniale (6.550 euros de versements annuels, ndlr) et de gestion privée (29.500 euros par an, ndlr), avec un fort coup de rabot sur les rendements pour ces contrats d’assurance vie.

Tous les assureurs sont concernés. Chez Generali, le taux du fonds Eurossima a reculé de 1,20% en 2019 à 0,95% en 2020. Axa a baissé ses rendements de 40 centimes en gestion privée et patrimoniale tandis que Suravenir a appliqué une diminution de 30 centimes.

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“Les fonds immobiliers ont servi les meilleurs taux”

Capital : Les taux sont au plancher pour les fonds euros classiques. Comment s’en sont sortis les fonds diversifiés sur d’autres classes d’actifs ?

Cyrille Chartier-Kastler : Les fonds dynamiques, dont la poche de diversification atteint 30% contre 20% pour un fonds euros classique, ont souffert du choc sur les marchés financiers avec la crise Covid et le premier confinement. €uroCit’ de La Mondiale Partenaire a vu son rendement fondre de 1,65% à 0,25%, EuroEvolution 2.1 de CNP Assurances de 1,39% à -2%, celui d’Euro Sélection 2.1 de Spirica est passé de 1,29% à -0,92% et enfin le fonds Sécurité Target Euro d’Oradéa a dégringolé de 3,15% à 0,00%. Si ces fonds sont ceux qui rapportent le plus dans la durée, l’année 2020 prouve que leurs taux sont volatiles et que les années délicates, ils peuvent chuter.

Les fonds immobiliers ont mieux résisté même si la baisse est forte. Chez Generali par exemple, le rendement est passé de 2% à 1,70%. Chez Spirica, le fonds Euro Allocation Long Terme 2 a vu son taux passer de 2,40% à 2%. Quant au meilleur fonds, Sécurité Pierre Euro de Sérénipierre, le rendement servi a reculé de 2,80% en 2019 à 2,50% en 2020. Soit tout de même une baisse de 0,70 point en deux ans puisque la rémunération de ce fonds atteignait 3,20% en 2018. Même tendance pour le fonds Euro Exclusif de Boursorama assuré par Generali, avec un rendement qui a perdu 0,87 point depuis 2018, à 1,43% contre 2,30%, ou encore Innovalia, toujours chez Generali, avec une perte de 75 centimes en deux ans. Les fonds immobiliers restent cependant ceux avec les meilleurs taux servis. A noter que l’accès à ces fonds est conditionné souvent à la souscription d’au moins 50% d’unités de comptes et qu’elle est souvent plafonnée à 50.000 euros.

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“Les assureurs ne veulent plus du fonds euros”

Capital : Les unités de compte ont, contrairement au fonds euros, fortement collecté en 2020. Les Français se sont-ils résignés à prendre plus de risque pour leur épargne ?

Cyrille Chartier-Kastler : Le fait que la collecte sur les unités de compte représente 35% des cotisations sur les contrats d’assurance vie en 2020 est la conséquence directe de la politique des assureurs. Dans le meilleur des cas, ils demandent un minimum de 25% en unités de compte pour pouvoir souscrire un contrat.

La décollecte nette sur le fonds euros (-24,9 milliards d’euros en 2020 selon la FFA, ndlr) résulte de la volonté des assureurs qui ne veulent plus du fonds euros. Tout d’abord en raison du coût du fonds euros au regard des règles prudentielles de Solvabilité II mais aussi à cause des taux obligataires, beaucoup trop bas pour investir. Autant d’éléments qui me font penser que les assureurs sont schizophrènes : ils communiquent des taux mieux-disants alors qu’ils ne veulent plus des fonds euros…

De son côté, l’épargnant qui veut de la sécurité n’a pas le choix : il doit se diriger vers autre chose que l’assurance vie.

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*Rendement net de frais de gestion mais avant prélèvements sociaux (17,2%)

Source Capital.fr

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