Crowdfunding immobilier : avec la crise, le risque de retard et de défaut a-t-il grimpé ?

Crowdfunding immobilier : avec la crise, le risque de retard et de défaut a-t-il grimpé ?

Crowdfunding immobilier : avec la crise, le risque de retard et de défaut a-t-il grimpé ?

Avec 9,2% de rendement annuel moyen au premier semestre 2021, le crowdfunding immobilier continue d’attirer les foules. Résultat : la collecte sur ce placement pourrait tutoyer le milliard d’euros sur l’ensemble de l’année. Ces indicateurs – impressionnants – pourraient toutefois être mis à mal par la crise du Covid-19, qui a stoppé de nombreux chantiers en cours et mis à l’épreuve la santé financière des promoteurs immobiliers. Rien de tout cela pour l’heure, selon Céline Mahinc, experte du secteur et fondatrice du cabinet Eden Finances et interrogée dans la séquence “Reportage” du “Grand rendez-vous de l’épargne” (Capital / Radio Patrimoine) : “Il semblerait que l’on soit aux alentours de 3% de projets en retard”, assure-t-elle. Une goutte d’eau dans l’océan des trois milliards d’euros de fonds levés à travers le financement participatif immobilier depuis la création du marché, en croissance exponentielle depuis 2014 et la publication d’une loi l’encadrant.

Bien évidemment, il y a retard… et retard : “Il peut être anecdotique entre 0 et 6 mois, car lié à un retard de sous-traitance, de livraison de matière première ou à un aléa climatique, explique Céline Mahinc. Mais au-delà de 6 mois, un an ou 18 mois, cela devient plus inquiétant.” Car plus le délai s’allonge, plus le risque de défaut se fait grandissant. Et pour juger de l’impact de la crise sur cet indicateur, il est encore trop tôt : “On aura la réponse en 2022, voire en 2023”, avance l’experte. Non sans rappeler que le taux de défaut – lorsque l’opérateur immobilier ne peut, au moins en partie, rembourser le capital et les intérêts – est stable depuis de longues années, à 0,1%. Un chiffre qui s’explique par la défaillance du groupe Terlat, impliqué dans plusieurs opérations de promotion immobilière financées sur des plateformes de crowdfunding, et placé en redressement judiciaire en 2017. Dans un tel cas de figure, il vous sera bien compliqué de récupérer votre mise, selon Céline Mahinc puisque “ce sont les banques qui vont passer en premier”. Mais la gérante du cabinet Eden Finances le répète à l’envi : “Ce risque est très infime, quasiment inexistant. S’il n’y a pas ‘plantage’, l’opérateur rembourse.”

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Il n’empêche. Aussi faible soit-il, le risque est présent. D’où la nécessité de sécuriser au maximum son investissement. “Il faut du temps devant soi”, conseille Céline Mahinc, qui souligne que chaque opération est différente : entre les projets de promotion immobilière et les opérations de marchands de biens, les investissements financés par un prêt ou une émission obligataire, chaque détail doit être scruté à la loupe. Pour cela, un conseil : “Analyser le projet, le document d’information réglementaire synthétique (DIRS).” Et comme dans tout placement vous exposant à un risque, diversifiez votre mise sur plusieurs projets pour diluer l’aléa.

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