Epargne en ligne : toutes les offres ne se valent pas

Epargne en ligne : toutes les offres ne se valent pas

En avril, les épargnants ont retiré 1,5 milliard d’euros de moins que les 10 milliards qu’ils ont coutume de puiser chaque mois dans leurs assurances vie. Certes, le confinement, qui a réduit l’incitation à dépenser, n’est pas pour rien dans ce recul. Mais la tendance s’explique aussi par l’impossibilité de se rendre en agence pour gérer son contrat ! Plus que jamais, la crise sanitaire a démontré l’intérêt d’un pilotage à distance de son patrimoine. Et donc de s’orienter vers des plateformes spécialisées, aux fonctionnalités avancées. Comme le montre notre enquête, les banques traditionnelles, celles en ligne mises à part, peinent en effet à combler leur retard en matière de digitalisation. Ce choix ne vous obligera pas pour autant à vous priver d’aide. « Nous prévoyons toujours un entretien avec un conseiller, qui peut partager son écran », assure ainsi Vincent Cudkowicz, du site Bienprévoir.fr.

Livrets : seul le LEP manque à l’appel

Certes, pour ouvrir en ligne un livret, mieux vaut disposer d’un compte courant, sauf dans quelques banques Internet. Cette condition remplie, vous pourrez souscrire toute la gamme disponible, ou presque. Des livrets réglementés (Livret A, livret de développement durable et solidaire, compte épargne logement et plan d’épargne logement) jusqu’aux livrets de la banque. La fonctionnalité d’ouverture via l’application smartphone est plus rare, même si BNP Paribas entend la proposer prochainement, pour les Livrets A et LDDS.

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Un seul produit, pourtant le plus intéressant, manque toujours à l’appel : le livret d’épargne populaire (LEP), qui permet aux ménages les plus modestes de gagner 0,5 point de plus que sur un Livret A. Difficile pour la banque de le proposer en ligne, puisque chaque année elle doit vérifier, à partir de l’avis d’imposition, que son client y a droit. Autre obstacle à la gestion : impossible de déclencher un virement depuis ces livrets réglementés, autrement que vers un compte à vue du client. Une disposition réglementaire, valable en ligne et en agence, l’interdit en effet, à des fins de protection des clients.

Assurance vie : les établissements traditionnels sont en retard

Impossible de changer sa clause bénéficiaire en ligne, ou parfois de simplement demander un rachat partiel… Comme le montre notre tableau, les fonctionnalités Web des contrats d’assurance vie grand public ne brillent pas par leurs performances. A La Banque postale, par exemple, si l’on peut recevoir le dossier de souscription par mail, il faut le renvoyer par courrier postal. Certains réseaux, en plein confinement, ont donc dû s’adapter. A l’image du Crédit agricole, qui a permis des échanges sécurisés via la messagerie du site pour déclencher les rachats.

Bref, pour qui veut gérer son contrat en toute autonomie, mieux vaudra choisir une banque en ligne. Ou passer par un courtier spécialisé, tels Placement-direct.fr, Linxea ou Altaprofits, qui proposent même des mandats de gestion en ligne. De quoi éviter les décisions trop précipitées, lors d’un krach. «Seuls 4% de nos clients ont modifié leur mandat suite au plongeon des marchés, et 2% pour un profil plus offensif », assure ainsi Sébastien d’Ornano, président de Yomoni.

Les fonctionnalités web de 8 contrats d’assurance vie vendus en banque

Epargne en ligne : toutes les offres ne se valent pas
(1) totalement en ligne, via signature électronique. (2) Permettant d’optimiser l’abattement fiscal sur les gains, de 4.600 euros par an pour un célibataire. NP : non pertinent. NC : non communiqué.

Bourse : gare à l’empilement de frais !

386 euros : voilà, selon une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF) de mars dernier, ce qu’économiserait un investisseur en Bourse qui, au lieu de passer par une banque de réseau pour gérer par Internet son portefeuille (au rythme de 12 ordres de 5.000 euros par an, pour 60.000 euros répartis sur 10 lignes), s’en remettrait à un établissement en ligne. Cela ne lui coûtera alors que 100 euros, soit 0,17% de son portefeuille, contre 0,81% ailleurs.

Comme le souligne l’AMF, si les banques en ligne ont raboté ces tarifs d’un quart en huit ans, les banques traditionnelles les ont laissés inchangés. Il faut espérer que le plafonnement, au 1er juillet, à 0,5% des frais de courtage en ligne au sein d’un PEA, fera baisser la note, du moins pour les ordres de moins de 5.000 euros. D’autant que le service rendu est peu ou prou identique, y compris en matière de délais d’activation, quelle que soit la banque.

SCPI : une large gamme de fonds éligibles

Etonnamment, le secteur des SCPI est sans doute l’un des plus digitalisés de tous ! Comme le montre notre tableau, plusieurs courtiers, mais aussi des sociétés de gestion vendant leurs fonds en direct, permettent une souscription 100% dématérialisée. « Ce canal de distribution permet de s’adresser à un public qui ne se serait jamais lancé », note Frédéric Puzin, président de Corum AM. Nombre de SCPI sont en effet accessibles par versements programmés, dès 50 euros par mois. Pour des frais parfois préférentiels, comme chez Moniwan, où la ristourne sur les droits d’entrée atteint 2%. « Nous n’excluons pas des opérations promotionnelles sur les frais », avance, de son côté, Léonore Fichet, chargée de la souscription en ligne chez BNP Paribas REIM.

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Des fonctionnalités plus pointues, comme le démembrement, sont également disponibles. La Française permet même l’achat à crédit 100% en ligne. « Il faut un apport de 10%, sans avoir à domicilier ses revenus », assure Christophe Descohand, directeur général de Moniwan. Bien sûr, des garde-fous sont aussi prévus . « La souscription passe toujours par un entretien, pour vérifier que l’investissement est adapté », affirme Jonathan Dhiver, de MeilleureSCPI.com.

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Source Capital.fr

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