dernière ligne droite pour faire sa déclaration des revenus 2019

dernière ligne droite pour faire sa déclaration des revenus 2019

C’est dans les Ardennes que le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a décidé de faire son premier déplacement postconfinement, mardi. Et la date n’a pas été choisie au hasard. Ce fut l’occasion pour le ministre fraîchement réélu maire de Tourcoing au premier tour, et qui se sent «très bien à Bercy», de saluer les agents du centre des impôts de la ville de Rethel qui vont boucler, ce jeudi, la campagne de déclaration en ligne des revenus 2019.

Gérald Darmanin n’a évidemment pas tari d’éloges à leur égard et, plus largement, à l’attention de l’ensemble du personnel de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) impliqué dans cette campagne compliquée à gérer avec la crise. Durant le confinement, les administrations fiscales ont été fermées au public. Et depuis le 11 mai, elles ne sont accessibles que sur rendez-vous.

«Les centres des impôts ont été très efficaces. Il y a eu très peu de trésoreries fermées. Je pense que tout le monde a apprécié le service public des impôts», s’est félicité le locataire de Bercy, qui en a profité pour prendre un café en terrasse plus tôt dans la journée à Charleville-Mézières. À ce jour, les premiers résultats sont plutôt encourageants. L’administration fiscale enregistre plus de 15 millions de télédéclarations. L’an dernier, elle en avait reçu au total 25 millions. Toutefois, la campagne n’est pas encore terminée et le nombre devrait augmenter rapidement dans les huit prochains jours. «Il reste quand même une dizaine de millions de contribuables» qui n’ont pas encore rempli cette obligation, a précisé jeudi matin sur France 2 Gérald Darmanin. Et pour la première fois, «il y a eu 12 millions de déclarations tacites», selon le ministre, grâce à la déclaration automatique.

Le département des Ardennes fait partie de la première zone à terminer la campagne de déclaration via internet ce jeudi 4 juin. Ce sera ensuite le lundi 8 au tour de la zone 2 puis le jeudi 11 de la troisième, qui comprend l’Île-de-France. Crise oblige, les télédéclarants ont bénéficié d’une quinzaine de jours en plus par rapport à l’an dernier. Quant aux contribuables qui utilisent la version papier, ils disposent même d’un mois supplémentaire et devront adresser leur déclaration le 12 juin au plus tard.

Les syndicats réclamaient un report plus conséquent, arguant que 4 millions de personnes se déplacent chaque année dans les trésoreries. «C’est une campagne dégradée», critique même Anne Guyot-Welke, porte-parole du syndicat Solidaires-finances publiques.

«Nous aurions eu beaucoup de désavantages si nous avions repoussé davantage le délai pour faire sa déclaration de revenus», rétorque Gérald Darmanin. Et d’ajouter qu’en cette période exceptionnelle, «nous ferons preuve de mansuétude». Il faut dire que la campagne n’est qu’une première étape. C’est sur la base de ces déclarations que Bercy doit encore émettre les avis d’imposition durant l’été. Et ces documents sont nécessaires pour obtenir des réductions d’impôt ou encore inscrire les enfants à la crèche.

Quoi qu’il en soit, il a fallu opérer une importante réorganisation en interne pour s’adapter au contexte. Des agents d’autres services ont été appelés en renfort pour épauler ceux en charge de l’impôt sur le revenu. Les équipes des centres d’appels ont quant à elles été doublées, comme lors du passage au système de prélèvement à la source (PAS) l’an dernier.

Une nouvelle dynamique

«Les années précédentes, il y avait des files d’attente. Cette année, nous avons entre 130 et 140 appels par jour», explique l’un des agents du centre de Rethel qui compte 21.000 foyers fiscaux. «On se rend compte que les personnes venaient parfois par habitude», poursuit l’agent qui voit en cette campagne un «changement de dynamique» pour le futur.

Et c’est bien l’inquiétude du côté du syndicat Solidaires Finances publiques. «Le développement du contact à distance n’est pas la bonne réponse. Il ne faudrait pas que cela devienne la norme», jure Anne Guyot-Welke. Une crainte qui n’est pas infondée. À Bercy, on réfléchit déjà à développer davantage le télétravail.

Source Le Figaro

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