Ce qu’il faudrait faire pour limiter les dépenses de retraite

Ce qu’il faudrait faire pour limiter les dépenses de retraite

Ce qu’il faudrait faire pour limiter les dépenses de retraite

Pas de préconisations mais plutôt une boîte à outils. Le Comité de suivi des retraites (CSR) livre, ce jeudi 15 juillet, son traditionnel avis annuel sur notre système de retraite. Créée en 2014, cette instance a pour rôle d’alerter le gouvernement en cas de dérive financière du système. Et il pose une problématique au gouvernement actuel mais qui sera aussi la même pour la prochaine mandature : quel doit être le niveau de dépenses nationales pour les retraites ? Aujourd’hui, leur montant représente 13,5% du PIB. “Le vrai paramètre sur lequel il y a une décision à prendre c’est le niveau de richesse que le pays est prêt à mettre dans les retraites, estime Didier Blanchet, président du CSR. C’est en ces termes que le débat doit se poser. Il faut savoir si on veut le baisser plus rapidement pour se dégager de la marge de manœuvre et permettre à l’Etat de réaffecter cet argent à d’autres dépenses. C’est un choix politique”. Et en fonction du choix effectué, l’ampleur des mesures à prendre ne sera pas la même.

La première hypothèse serait de décider de maintenir un niveau de dépense à 13,5% du PIB. Et les mesures prises dans le passé permettent de maintenir ce cap sans demander trop d’efforts. Ainsi, le passage de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans ou encore l’allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein et l’indexation des pensions sur l’inflation plutôt que sur les salaires a évité, qu’en raison du choc démographique, la part des retraites dans le PIB n’atteigne 20%.

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Autre hypothèse, estimer que le poids des dépenses de retraite dans le PIB est trop important et qu’il faut le diminuer entre 12 et 12,5 %. “Un décrochement devrait spontanément découler des réformes déjà mises en place, si la croissance est suffisante, mais il sera très progressif, la question serait donc celle de son accélération”, pointe le rapport. Et qui dit accélération, dit prise de mesures plus fortes. Cela “nécessiterait de remonter l’âge effectif de liquidation de la retraite d’environ 0,5 année de plus qu’actuellement prévu aux horizons de 2025 et 2030, le portant respectivement à 63,3 et 63,8 ans à ces deux dates”, détaille le document. Les membres du CSR restent cependant prudents sur un tel relèvement. Ils considèrent qu’une telle mesure repose sur une inconnue “l’état du marché du travail en phase de reprise et le caractère pénalisant de la mesure pour les métiers pénibles et/ou les catégories à plus faible espérance de vie”.

Un autre outil pourrait être utilisé : celui de l’indexation des pensions. “Il faudrait ajouter deux points de décrochement au ratio pension moyenne/salaire moyen en 2035 et 2040, le portant respectivement à 47,5% et 45,7% à ces deux dates, contre 52,1% aujourd’hui”, précise le CSR. En procédant ainsi, le pouvoir d’achat des retraités décrocherait de plus en plus par rapport à celui de la population générale. “Il faut surtout veiller, dans les scénarios de décrochement du niveau de vie relatif moyen, à éviter qu’ils ne conduisent à faire remonter le taux de pauvreté des seniors”, prévient le comité.

Enfin, s’il se garde bien de donner le moindre avis sur les réformes à venir, les observations du comité vont dans le sens de la création d’un régime universel. “Le système gagnerait à pouvoir être piloté selon des règles plus simples et plus harmonisées”, préconise le CSR. Mais il reconnaît toutefois que le principe de regrouper tous les régimes de retraite en un seul poserait la question de la transition entre les deux régimes et aussi la difficulté “à partir d’un système très éclaté” de réaliser une harmonisation intégrale ce qui “multiplie le nombre de difficultés à gérer et le risque de points de blocage.” Un constat qu’a déjà fait le gouvernement lorsqu’il a voulu mettre en place un régime universel, stoppé en plein vol par la pandémie.

Source Capital.fr

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