L’âge légal de départ à la retraite va-t-il vraiment être relevé à 63 ans ?

L’âge légal de départ à la retraite va-t-il vraiment être relevé à 63 ans ?

L’âge légal de départ à la retraite va-t-il vraiment être relevé à 63 ans ?

Une étincelle qui pourrait rallumer le feu de la contestation. A l’occasion de l’étude du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) au Sénat, un amendement a été adopté en séance plénière pour relancer la conférence de financement du système de retraite, stoppée en raison du premier confinement. Réunissant les partenaires sociaux et le gouvernement, elle devait trouver les mesures à mettre en place pour assurer l’équilibre du régime de retraite.

L’amendement du sénateur Les Républicains René-Paul Savary prévoit, en cas d’échec de cette conférence, de repousser progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 63 ans en 2025. Autre mesure votée : l’accélération de la réforme Touraine. Cette réforme, du nom de l’ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé, prévoit qu’il faudra 43 ans de cotisations (172 trimestres) pour les générations nées en 1973 et après pour obtenir une retraite à taux plein. Dans l’amendement, il s’agit d’abaisser à la génération 1965 la nécessité d’avoir 43 années de cotisations pour bénéficier d’une pension sans décote.

Ces mesures ont-elles vraiment des chances d’aboutir ? Le sénateur René-Paul Savary, l’avoue lui-même, il sait que cette mesure ne passera pas lors de la nouvelle lecture du texte à l’Assemblée nationale. Si le Sénat, dont la majorité est à droite, est favorable à ce report de l’âge légal, ce n’est pas le cas de l’Assemblée nationale, à majorité La République en marche. Or c’est cette dernière qui a le dernier mot. Mais, malgré la faible possibilité de voir ces propositions aller au bout, il n’en fallait pas plus pour remettre le feu aux poudres d’un incendie qui n’avait pas encore été totalement éteint. “C’est une provocation indécente alors que plus de 800 000 jeunes, pénalisés par la crise sanitaire, ne peuvent s’insérer dans la vie active, que les licenciements dans les entreprises se succèdent, que le chômage et la pauvreté menacent des centaines de milliers de personnes”, dénonce la CGT dans un communiqué. Le syndicat exige “l’abandon de toute mesure de régression en matière de retraite et que le gouvernement s’exprime clairement en annonçant l’abandon d’un projet rejeté par la majorité de la population mobilisée l’an dernier”.

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Présente dans l’hémicycle au moment du vote de l’amendement, la ministre déléguée à l’autonomie, Brigitte Bourguignon a jugé que cette mesure était prématurée. Plus virulente, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, interviewée par Radio J dimanche 15 novembre, a appelé “à ne pas créer des motifs de crispations supplémentaires. Ce n’est pas la méthode du gouvernement, sans concertation, de vouloir changer le système de retraite des Français”. La ministre n’a cependant pas fermé la porte à la réforme du système des retraites. “Elle fait partie des engagements du Président de la République pour laquelle on cherchera les voies pour reprendre la concertation avec les partenaires sociaux mais on ne peut pas comme ça, au milieu de la nuit ou au détour d’un débat, vouloir changer le système de retraite sans aucune concertation”, a-t-elle rappelé.

Ce débat lancé au Sénat fait donc revenir par la petite porte la question de la réforme des retraite. Pour le moment, aucun calendrier de reprise des négociations n’a été avancé. Si la réforme est toujours en pause, le ministère du Travail a cependant un planning serré de discussions sur des thématiques variées avec les syndicats. L’une d’entre elles porte sur le travail des seniors et la retraite. Elle doit commencer d’ici la fin du mois et se terminer en mai 2021. Mais pour le moment aucune précision n’a été donnée sur les thèmes qui y seront abordés. En tout cas, une chose est sûre en ce qui concerne la réforme des retraites elle-même, Emmanuel Macron a toujours promis de ne pas relever l’âge légal de départ. Avant l’interruption des débats, une autre piste tenait la corde, la mise en place d’un âge pivot autour de 63 ou 64 ans. Le principe : appliquer une décote sur votre pension en cas de départ avant cet âge. Mais comme pour le report de l’âge légal, cette proposition était loin de faire l’unanimité.

Source Capital.fr

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