Macron, Le Pen, Mélenchon… ce qu’ils proposent pour les retraites

Macron, Le Pen, Mélenchon… ce qu’ils proposent pour les retraites

Macron, Le Pen, Mélenchon… ce qu’ils proposent pour les retraites

Même si Emmanuel Macron ne s’est pas lancé officiellement dans l’arène de l’élection présidentielle, il a déjà commencé à avancer quelques éléments de ce qui pourrait ressembler à un programme de candidat. Et l’un d’entre eux semble déjà bien mûr : la réforme des retraites. Enterré le régime universel où les règles seraient les mêmes pour tous, voici maintenant le régime à trois blocs avec les salariés, les fonctionnaires et les indépendants. Adieu aussi la sacralisation de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, promesse de campagne du candidat en 2017. Il le concède, la donne économique a changé et les prévisions de déficits du régime présentées par le Conseil d’orientation des retraites (Cor) nécessitent de prendre des mesures. “Il faudra donc travailler plus longtemps”, a affirmé le président de la République lors de l’interview sur TF1 et LCI. Il n’a cependant pas donné plus de précisions sur un possible relèvement de l’âge légal de départ à la retraite laissant cela au “débat démocratique”.

Avancer ou reculer l’âge légal de départ à la retraite

En ouvrant la brèche de ce report de l’âge, le non-candidat encore déclaré s’immisce donc déjà dans un thème de campagne déjà occupé par les candidats officiels à l’élection présidentielle. La question de la réforme des retraites est le plus souvent ramenée à l’âge de départ et, dans une moindre mesure, à la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein. Trois tendances se dégagent. La première est celle de repousser l’âge de départ. Elle est notamment portée par la candidate des Républicains Valérie Pécresse, Eric Zemmour et donc maintenant Emmanuel Macron. Le report serait de deux ou trois ans soit 64 ou 65 ans. Il y a d’un autre côté les tenants du statu quo comme la socialiste Anne Hidalgo qui veut “sanctuariser à 62 ans l’âge de départ à la retraite”. Même discours du côté du candidat écologiste Yannick Jadot. Enfin, deux candidats, Marine Le Pen (Rassemblement national) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) sont, pour leur part, favorables à une avancée de l’âge de départ à la retraite à 60 ans et à raccourcir la durée de cotisation pour obtenir le taux plein à 40 ans contre 43 ans aujourd’hui pour les générations nées à partir de 1973.

Prise en compte des spécificités de carrière

Si plusieurs candidats plaident pour un relèvement de l’âge de départ à la retraite, ce n’est pas sans compensation. Il faut avant tout s’assurer que les actifs restent bien en emploi jusqu’à cet âge légal. Eric Zemmour, interviewé sur France Inter ce jeudi 16 décembre, propose ainsi un système de sanction pour les patrons pour “qu’ils ne virent pas systématiquement les gens entre 50 et 64 ans”. De son côté, Emmanuel Macron a réaffirmé qu’un chantier était à mener sur l’emploi des seniors. Se pose aussi la question des emplois pénibles qui nécessitent par exemple le port de charges lourdes ou encore d’avoir des horaires décalés. Emmanuel Macron estime en effet qu’il est nécessaire d' »adapter ce temps de vie au travail (…) aux difficultés de certaines tâches ». Même discours du côté de Valérie Pécresse qui souhaite évoquer la question de la pénibilité et estime que tous les actifs ne pourront pas travailler jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite.

Même dans le camp de ceux qui ne veulent pas toucher à l’âge de départ, la question de la pénibilité est présente. Ainsi, Yannick Jadot propose de revoir le compte professionnel de prévention qui permet à certains actifs qui ont des métiers dits “pénibles” de partir plus tôt à la retraite.

Supprimer les régimes spéciaux

Cette volonté était connue et Emmanuel Macron l’a répétée lors de l’interview, il veut aller “vers une sortie de ce qu’on appelle des régimes spéciaux”. Il est le seul à évoquer frontalement le sujet. Les autres candidats sont beaucoup plus discrets sur cette question sensible. Une mention se trouve toutefois dans le programme des Républicains qui veulent eux aussi mettre fin aux régimes spéciaux. Toutefois, pour le moment, le sujet ne semble pas être repris dans le programme de Valérie Pécresse. Pas de trace non plus de cette question dans celui du Rassemblement national. Lors de la précédente élection présidentielle, Marine Le Pen n’avait pas tranché le sujet affirmant qu’il fallait regarder les régimes uns par uns. On le voit donc, le terrain est glissant

Revaloriser les petites pensions

Même s’il a évoqué la revalorisation de la retraite des agriculteurs lors de son interview, Emmanuel Macron n’est pas revenu sur sa promesse de fixer le minimum de retraite pour une carrière complète à 1.000 euros. Aujourd’hui il tourne plutôt autour de 950 euros. Marine Le Pen propose elle aussi d’atteindre le même niveau de pension. D’autres sont plus généreux et souhaitent que, pour une carrière complète, les retraités ne perçoivent pas moins que le Smic net (soit plus de 1.200 euros net par mois en 2021). C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Même cap pour Valérie Pécresse, qui souhaite que cet objectif soit atteint en 2030.