Ségur de la santé : comment la Mutualité française propose de renforcer les Ehpad

Ségur de la santé : comment la Mutualité française propose de renforcer les Ehpad

Ségur de la santé : comment la Mutualité française propose de renforcer les Ehpad

“Les derniers mois nous l’ont démontré : malgré l’engagement du personnel soignant, les résidents d’Ehpad sont les principales victimes en cas de crise sanitaire. Ils représentent moins de 1% de la population mais plus de 50% des morts du Covid-19”. Thierry Baudet, président de la Mutualité française, fédération qui regroupe la plupart des mutuelles de santé françaises, tire la sonnette d’alarme. Parmi les 24 propositions formulées dans le cadre du “Ségur de la Santé”, une de ses grandes priorités est de “refondre” le modèle des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ces derniers ayant fréquemment été pointés du doigt pour leurs carences d’organisation et de moyens

“L’Ehpad d’aujourd’hui est un lieu de vie, et aussi un lieu de soin souligne Thierry Baudet auprès de Capital. C’est pour cela que nous souhaitons outiller ces établissements pour leur permettre de salarier davantage de médecins coordonnateurs et infirmières de pratiques avancées. L’idée est donc que les Ehpad puissent constituer une équipe pluriprofessionnelle spécialisée en gériatrie”.

On ne pourra pas accueillir tous les papy-boomers en Ehpad

Au delà de moyens, essentiels mais non suffisants, la Mutualité française prévoit que les Ehpad proposent “un bouquet de services modulables” permettant aux retraités de rester à domicile tout en profitant d’une assistance. “Car d’une part, on ne pourra pas accueillir tous les papy-boomers en établissements spécialisés, et d’autre part car les Français plébiscitent le maintien à domicile” rappelle Thierry Baudet au travers d’un sondage. Parmi les services proposés, on retrouve la télésurveillance 24 heures sur 24, la création d’équipes mobiles, capables de se rendre au domicile du retraité en cas d’urgence, mais aussi la télémédecine ou des aides aux démarches administratives.

Autre leçon tirée de l’épisode de la catastrophe du Covid-19, : en finir avec “l’hospitalo-centrisme”. “Nous sommes parvenus à traverser la crise grâce à la formidable mobilisation du personnel hospitalier. Mais nous n’avons pas pu nous reposer totalement sur la médecine de ville”, regrette Thierry Baudet. Par sa voix, la Mutualité française veut ainsi mettre fin à l’exercice isolé des professionnels de santé et inciter ces derniers à se regrouper d’ici 5 ans dans des Espaces de santé pluriprofessionnel (ESP). Ces structures pourraient ainsi permettre de “désengorger l’hôpital public”. Pour s’assurer de la mise en place de cette réforme, la rémunération des professionnels exerçant de manière isolée serait… abaissée. Une proposition qui n’a, sans surprise, pas plu au Syndicat des médecins libéraux (SML) qui, dans un communiqué, a qualifié l’initiative de “provocation” favorisant “la fin de la liberté d’exercice des médecins libéraux”.

>> A lire aussi – Assurance obligatoire, baisse du reste à charge en Ehpad : les propositions de la Mutualité française pour financer la perte d’autonomie

Enfin, toujours dans l’optique d’en finir avec le réflexe de “”l’hospitalo-centrisme”, et pour permettre d’utiliser la totalité ds ressources de soin du territoire, la Mutualité souhaite mettre fin à l’ambiguïté qui, selon elle, lie les agences régionales de santé (ARS) et l’hôpital public. Les ARS exercent en effet la tutelle des hôpitaux publics, tout en assurant la complémentarité des offres de soins sur le territoire (entre le privé et le public). “La région Grand Est est un exemple frappant des réflexes en matière de prise en compte de l’offre hospitalière. L’ARS y a intégré avec retard les cliniques privées, lucratives ou non”, s’agace Thierry Baudet. La Mutualité française estime ainsi que les ARS devraient se recentrer sur leurs missions régaliennes : la sécurité sanitaire et la régulation de l’offre et transférer la compétence de prévention à la région. Cette dernière serait chargée, en cas de nouvelle crise, de mettre en place les stratégies sanitaires entre employeurs, écoles, Sécurité sociale, mutuelles et professionnels de santé.

Source Capital.fr

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