Un aidant sur six dépense au moins 250 euros par mois pour soutenir son proche dépendant

Un aidant sur six dépense au moins 250 euros par mois pour soutenir son proche dépendant

Un aidant sur six dépense au moins 250 euros par mois pour soutenir son proche dépendant

La situation est loin d’être rare. D’après une étude de l’Observatoire du groupe bancaire BPCE, menée fin 2020, présentée ce mercredi 19 mai, près de 29% des plus de 15 ans aident un proche dépendant. “La question des aidants est passée de la sphère privée à l’enjeu de société et la crise actuelle a mis en lumière leur rôle essentiel, analyse Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du groupe BPCE. Avec 15 millions d’aidants parmi toutes les classes d’âge et de statut social, le phénomène a désormais atteint une masse critique.” Si leur place est de plus en plus reconnue dans la société et dans les entreprises avec notamment depuis octobre 2020, l’instauration d’un congé de proche aidant rémunéré, certains sujets demeurent encore tabou. C’est le cas notamment du rôle économique que peut jouer un aidant.

D’après l’étude, si 80% des aidants ont au moins une préoccupation financière forte, 59% prennent en charge des dépenses ou apportent un soutien financier à la personne qu’ils aident. 27% le font de façon régulière et 32% de façon ponctuelle. L’aide concerne principalement les petites dépenses. “Il s’agit moins souvent d’une insuffisance de ressources que d’un soutien informel pour payer les courses ou améliorer le confort de vie en prenant en charge des soins non remboursés, des équipements spécifiques ou encore de l’aide à domicile”, liste Alain Tourdjman. Pour la majorité des aidants, le coût s’avère supportable (54%), mais la situation est tendue dans 7% des cas. “L’aide médiane est autour de 120 euros par mois mais dans 30% des cas elle dépasse 250 euros, notamment quand la personne aidée est accueillie en établissement ”, détaille-t-il.

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Par ailleurs, si apporter une aide financière informelle semble se faire sans trop de discussions, la question plus globale du patrimoine est quant à elle peu abordée. “Les sujets sensibles, tels que la mobilisation du patrimoine et la vente de la résidence principale, ou la mise en place de mesures de protection juridique, sont peu anticipés, ce qui conduit souvent à des prises de décision dans l’urgence, dans de mauvaises conditions”, pointe l’Observatoire. Ainsi, les préoccupations financières les plus fortes sont la protection de la personne aidée des risques de fraudes ou d’arnaque (60%), assurer le paiement des dépenses courantes (53%). Loin derrière arrivent la préservation autant que possible de l’héritage (35%) et la vente d’un bien immobilier (23%).

L’enquête qualitative menée par la BPCE montre que ces questions d’argent sont seulement abordées lorsqu’un problème se pose. Il peut s’agir par exemple de dépenses incontrôlées qui nécessitent de suivre de manière plus assidue les comptes ou encore de la question de l’entrée dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui peut être conditionnée à la vente de la résidence principale. C’est souvent à ce moment qu’un inventaire du patrimoine s’avère nécessaire. Mais cette démarche est souvent jugée comme “intrusive et potentiellement conflictuelle” car elle peut renvoyer à la question de l’héritage, sujet qui peut faire l’objet de dissension entre les ayants droit. “La décision de mobiliser du patrimoine est difficile à prendre car, pour éviter les malentendus avec la personne aidée et les risques de conflits avec les co-aidants, on évite longtemps d’en parler. Les questions financières montrent bien les difficultés d’anticipation et les besoins de médiation des aidants”, estime Alain Tourdjman. Et plus les revenus de la personne aidée sont importants, plus la question peut être clivante.

Source Capital.fr

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