Assurance vie : pourquoi les rendements 2018 des fonds en euros continuent de baisser

Assurance vie : pourquoi les rendements 2018 des fonds en euros continuent de baisser

La campagne d’annonce des résultats débute pour le rendement 2018 du fonds en euros des contrats d’assurance vie. En moyenne le rendement devrait être peu ou prou stable mais les écarts entre les contrats sont importants.

La saison d’annonce des taux de rendements des fonds en euros bat son plein. Et comme on s’y attendait, le rendement devrait se trouvait proche de celui de 2017 (1,8% en moyenne avant les prélèvements sociaux aujourd’hui de 17,2%).

Pour trouver une explication, il suffit de regarder du coté des taux d’intérêt, qui sont à des niveaux incroyablement bas. À titre d’exemple, la France empruntait le 11 janvier 2019 à un taux de 0,66% sur une maturité de dix ans. Au mois de juin 2008, soit quelques semaines avant la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers, le taux de l’OAT 10 ans évoluait autour de 4,8%. En sept ans, les taux ont donc baissé de quatre points de pourcentage (400 points de base dans le jargon).

80% d’obligations

C’est certes une très bonne nouvelle pour les finances publiques, car cela vient réduire le poids du service de la dette, mais ça l’est beaucoup moins pour les épargnants friands d’assurance vie et surtout adeptes du fonds en euros (80% de l’encours du placement).

Pour rappel un fonds en euros classique se nourrit à plus de 80% d’obligations (un tiers d’États et deux tiers d’entreprises).

Le rendement du support est alors composé essentiellement des rendements obligataires appelés coupons. La plus-value réalisée sur les obligations à taux fixes détenues en direct ne pouvant pas être distribuée, elle est mise en «réserve de capitalisation».

Heureusement les assureurs disposent encore d’un stock de titres anciennement émis plus rémunérateurs et d’investissements en immobilier et en actions qui dynamisent le rendement global de leur portefeuille.

Piocher dans les réserves ou ne pas piocher ?

Si le rendement moyen ne devrait que très peu évoluer, il y a fort à parier que les écarts entre les contrats se creusent notamment en raison de l’utilisation, ou non, des réserves de rendement constituées depuis de nombreuses années par les compagnies (sur incitations du régulateur).

Appelées, provisions pour participation aux bénéfices, ces réserves doivent être utilisées dans les huit ans.

Elles constituent une sorte de rendement différé dans le temps. Le comportement des assureurs en la matière sera scruté de près. Continueront-ils à faire «rouler» cette réserve de rendement (par le jeu de reprise-dotation) ou commenceront-ils à piocher dedans afin de soutenir la performance en 2018 ?

La question est ouverte car en assurance vie un rendement n’est pas toujours le reflet de la performance des actifs en portefeuille, il est souvent décrété par la compagnie d’assurance selon l’orientation de sa politique commerciale.

Cette année, plus que d’autres, il y a fort à parier que de fortes divergences stratégiques entre les acteurs apparaissent.

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