Allez-vous payer plus cher chez le kiné ?

Allez-vous payer plus cher chez le kiné ?

Allez-vous payer plus cher chez le kiné ?

Personne n’est épargné par la hausse des prix. Après les médecins, dont certains prévoient de faire grève le 9 juin pour s’opposer aux maigres revalorisations des tarifs des consultations prévues à l’automne, voilà que les kinés tirent à leur tour la sonnette d’alarme. “Les kinésithérapeutes libéraux ont déjà perdu plus de 15% de pouvoir d’achat après 10 ans de gel de leurs tarifs et rencontrent actuellement des difficultés économiques inédites”, alerte la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) dans un communiqué diffusé lundi 22 mai.

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Les prix des consultations des kinés n’ont, en effet, pas été réévalués depuis 2013. Ce qui complique la tâche des professionnels de santé libéraux vu l’inflation galopante qui asphyxie nombre de Français et d’entreprises dans l’Hexagone. Pour les actes les plus courants, tels que la rééducation d’une cheville ou d’un poignet, les masseurs-kinésithérapeutes conventionnés avec l’Assurance maladie facturent donc, depuis dix ans, 16,13 euros la consultation. Un tarif qui n’a pas bougé d’un iota alors même que l’Insee table toujours sur une évolution soutenue de l’inflation, supérieure à 5% en 2023 avant un potentiel reflux autour de 4% l’année prochaine.

Des revalorisations avec contreparties

Certes, la Sécu a proposé, en fin d’année dernière, de revaloriser les prix des kinés dans le cadre d’un septième avenant à leur convention. Et ce, dès le mois de juillet 2023. L’Assurance maladie était même prête à investir 530 millions d’euros, ce qui aurait permis, selon elle, un gain annuel de 7.300 euros par kinésithérapeute. Cette hausse de revenus se serait notamment concrétisée par une revalorisation des tarifs des consultations, faisant passer ceux des actes les plus courants à 18,06 euros (contre 16,13 euros, donc, actuellement). “D’autres mesures de revalorisation visaient également à reconnaître certaines spécificités d’exercice comme la prise en charge des patients souffrant de pathologies neurologiques et musculaires chroniques”, précise à Capital la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam).


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Problème, ces hausses de tarifs proposées par la Sécu n’étaient pas sans contrepartie. Les masseurs-kinésithérapeutes auraient pu gonfler leurs prix à condition de s’engager à mettre en place une “régulation démographique” visant à mieux répartir les professionnels sur le territoire et favoriser l’accès aux soins. Si la FFMKR, syndicat majoritaire des kinés a malgré tout signé, le 16 décembre, l’avenant 7 concocté par l’Assurance maladie, les deux autres fédérations, le syndicat national des masseurs kinésithérapeutes (SNMKR) et ALIZÉ, ont rejeté le texte. Ce qui a conduit à l’échec d’une renégociation des tarifs qui a duré près d’un an.

Pas de hausse des tarifs avant 2024

En s’opposant à l’avenant 7, le SNMKR et ALIZÉ ont ainsi bloqué toute revalorisation des tarifs alors que “30% des kinésithérapeutes qui mettent fin à leur activité chaque année ont moins de 30 ans”, s’alarme la FFMKR. “Ce ne sont pas des jeunes qui découvrent qu’ils se sont trompés de voie, commente le président de la fédération, Sébastien Guérard. Ils sont plutôt déçus des conditions d’exercice et de rémunération.” Si ce masseur-kinésithérapeute admet qu’une revalorisation plus marquée des consultations, au-delà de 18 euros, aurait été préférable, il regrette que la profession ne bénéficie d’aucun coup de pouce. “Face à l’urgence”, il demande donc au ministère de la Santé et à l’Assurance maladie de rouvrir une “négociation flash” pour soutenir financièrement les kinés mis à mal par l’inflation.


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Sébastien Guérard s’est déjà entretenu lundi 22 mai avec Agnès Firmin Le Bodo, ministre chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, et Thomas Fatôme, le directeur général de l’Assurance maladie. “Ils se sont montrés plutôt attentifs et concernés par nos problématiques et nos demandes. Ils sont en train, je pense, de remonter à leur hiérarchie les alternatives possibles”, confie le président de la FFMKR. Il ne se fait cependant pas d’illusions : aucune chance que les kinés bénéficient d’une hausse de leurs tarifs dès cet été. “Même si on signait l’avenant en un temps record, il faut compter un délai de 6 mois avant qu’il entre en application”, se lamente-t-il. Si hausse des prix des consultations des kinés il y a, vous ne les paierez probablement pas avant, au moins, début 2024.

Source Capital.fr

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