Ces nouveaux services bancaires qui vous sont facturés

Ces nouveaux services bancaires qui vous sont facturés

Ces nouveaux services bancaires qui vous sont facturés

Pour connaître le montant de chaque opération facturée par votre banque, mieux vaut avoir l’oeil. Pas facile en effet de s’y retrouver dans les plaquettes tarifaires de ces établissements, longues de plusieurs dizaines de pages… d’autant plus que de nouveaux produits et services y apparaissent chaque année. Dans son édition 2020 qui vient d’être rendue publique, l’Observatoire des tarifs bancaires du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) s’est attelé à cette tâche, scrutant par l’intermédiaire de la société indépendante Sémaphore Conseil les brochures tarifaires de 109 établissements bancaires (101 traditionnelles et 8 en ligne). Une photographie effectuée sur les plaquettes mises en ligne avant le 20 avril 2020 et entrées en vigueur avant le 5 janvier. L’analyse de ces données permet, selon l’Observatoire, de “dégager des tendances lourdes quant à l’émergence de nouvelles pratiques et la propagation d’autres dans un nombre croissant d’établissements”. De nouveaux services qui concernent principalement les opérations de banque au quotidien (65%) ainsi que le crédit (19%), le solde se répartissant entre l’épargne et les placements (12%) et les assurances et assistances (4%).

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Les virements instantanés

Mais quels sont précisément ces nouveaux services ? L’étude des nouvelles lignes ajoutées aux plaquettes tarifaires fait apparaître l’explosion des virements instantanés et la généralisation de la facturation de ces derniers. De nouvelles pratiques qui concernent majoritairement les banques mutualistes selon l’Observatoire. Sont notamment concernés les virements internes (entre deux comptes ouverts dans une même banque), dont les conditions tarifaires “sont peu relayées dans les plaquettes des membres de l’Observatoire des tarifs bancaires”, remarque ce dernier. Seuls le réseau Caisse d’épargne, La Banque Postale, La Banque de Savoie et le Crédit agricole Alpes Provence font preuve d’une totale transparence sur ce point. Ces virements, lorsqu’ils sont occasionnels et réalisés en agence, reviennent la plupart du temps à 1 euro, dans 11 établissements sur 13, alors qu’une banque n’applique aucuns frais et qu’une autre les facture… 5 euros. Les tarifs sont exactement les mêmes pour une opération réalisée par téléphone. Pour les 15 établissements publiant le prix d’un virement avec l’application mobile, seule la Banque de Savoie facture cet acte 1 euro, les autres appliquant la gratuité.

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La transparence est bien plus marquée pour les facturations de virements externes (vers une autre banque), puisque 67 des 109 établissements étudiés en font mention dans leur brochure tarifaire en 2020. Dans le détail, 48 ont développé cette fonction sur leur application mobile, un acte gratuit dans 81,25% des établissements pour un coût moyen limité à 0,18 euro et un maximum à 1 euro. Sur les 37 banques offrant le virement externe via l’espace personnel sur Internet, seules 7 pratiquent la gratuité, les autres facturant des frais compris entre 0,50 et 1 euro, pour une moyenne de 0,69 euro. Si ces deux canaux de virement externe restent donc très abordables, c’est loin d’être le cas pour une opération en agence ou par téléphone. Pour la première, sur laquelle ne communiquent que 15 acteurs, – dont 14 du réseau Caisse d’épargne -, la facturation oscille entre 4,60 et 5 euros, la moyenne s’affichant au global à 4,56 euros en raison du faible coût de l’opération pour le CIC (1 euro). Le prix du virement réalisé par téléphone, sur lequel communiquent uniquement 13 membres de la Caisse d’épargne, est quasiment le même (4,81 euros) et touche un plus bas à 4,60 euros (Caisse d’épargne Rhône-Alpes) pour un maximum de 5 euros.

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Les services à l’étranger

Parmi les nouvelles offres répertoriées dans les plaquettes tarifaires par l’Observatoire, citons aussi celles liées à la mobilité internationale. Les membres du CCSF confirment à ce titre “le regain d’intérêt que les banques portent à ce segment de clientèle qui est de plus en plus courtisé par des néo-banques étrangères ayant récemment pris pied sur le marché bancaire français”, notamment l’Anglais Revolut et l’Allemand N26. Est notamment prise en exemple l’offre GlobeTrotter du Crédit agricole, lancée par 28 des 36 caisses régionales du groupe avant le 1er janvier 2020. Cette offre groupée de services comprend un compte courant, une carte de retrait et de paiement internationale (avec assurance et assistance voyage), un accès aux services de banque à distance et certains avantages, comme une exonération de commissions de retrait déplacé (dans une autre banque) et de paiement à l’étranger, la gratuité des virements émis et reçus en France et à l’étranger, le tout pour 2 euros par mois. Du côté de la Caisse d’épargne, l’offre Option Internationale a été enrichie cette année d’une nouvelle option, Formule 3 : Séjour +, dans 10 de ses caisses. Pour 18 euros par mois et un engagement d’au moins 2 mois, le client bénéficie des retraits en DAB (distributeur automatique de billets) gratuits, tout comme pour les paiements par carte à l’étranger, les virements en zone euro et un virement hors zone euro mensuel. Cette gratuité ne concerne pas les éventuels frais de change et de correspondant. Enfin, l’Observatoire relève le service Option Voyageur de la Société générale, proposé pour 26 euros par an et incluant “des réductions sur les retraits et les paiements en zone non-euro”. Un tarif qui peut être abaissé de 20% en souscrivant l’offre groupée de services de la Société générale.

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Sur ce créneau, les banques en ligne ne sont évidemment pas à la traîne. L’Observatoire a ainsi relevé l’offre Ultim de Boursorama Banque, gratuite sous réserve d’utilisation de la carte une fois par mois (15 euros sinon), Hello Prime d’Hello bank!, à 5 euros par mois, et Fosfo de Fortuneo Banque, gratuite si le client effectue au moins une opération par mois (3 euros sinon). Ces offres sont toutes basées sur un socle commun : une carte à autorisation systématique et la gratuité des frais de retrait et de paiement (avec assurance et assistance voyage).

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Les services digitaux

Autres nouveautés apportées dans de nombreuses brochures de banques entre 2019 et 2020, celles relatives aux services digitaux. Les services d’agrégation de compte sont ainsi gratuits pour les 42 établissements mentionnant leur prix dans leur plaquette. Les services d’alerte en cas de solde débiteur ou de rejet d’opération, dont les tarifs sont affichés par 41 banques en 2020, contre 23 en 2019, connaissent une forte “hétérogénéité du modèle de tarification : certaines banques ne facturent pas ce service, d’autres le facturant à l’unité (aux alentours de 0,30 euro par alerte avec un maximum observé à 0,76 euro – Crédit agricole Nord Midi-Pyrénées), certains autres ayant opté pour une facturation mensuelle”, note l’entité du CCSF. Les applications mobiles et systèmes permettant de réaliser les opérations du quotidien (consultations de soldes, virements, gestion des plafonds…) sont également plus souvent indiqués dans les plaquettes. Ils sont principalement mis en avant pour insister sur leur gratuité.

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Les offres sur les découverts

Sur l’univers du crédit, qui regroupe un peu moins d’une nouvelle ligne de services sur cinq (19%) communiquée dans les plaquettes tarifaires en 2020 selon l’Observatoire, la plupart concernent les découverts en compte, et ce particulièrement dans deux réseaux mutualistes. Dans le premier réseau analysé (12 établissements), le client, en contrepartie d’un abonnement de 3,50 euros, est dispensé d’agios s’il respecte son découvert autorisé de 500 euros. Le forfait passe à 6,60 euros mensuels pour une autorisation de découvert de 1.000 euros.

Le deuxième réseau, 14 caisses régionales du Crédit agricole sur 39, soit 5 de plus qu’en 2019, propose une, deux, voire trois offres qui sont fonctions de la durée du découvert autorisé : pour un solde débiteur sur moins d’un mois, entre un et trois mois, ou supérieur à trois mois. Les tarifs de ces offres, qui permettent de payer des agios inférieurs à ceux prélevés hors package, ne sont pas indiqués par l’Observatoire des tarifs bancaires.

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Les services sur les prêts

Les crédits (immobiliers et à la consommation) ne sont pas exemptés de nouvelles communications dans les plaquettes tarifaires. Deux tiers de ces nouvelles mentions concernent les prêts immobiliers, parmi lesquelles la majorité portent sur “les frais de dossier à la souscription, le report d’échéances, l’allongement de la durée du crédit, la modification de la date d’échéance ou encore la mise en place d’une pause mensualité”, indique l’Observatoire. Certains établissements affichent par ailleurs dans leur plaquette les opérations suivantes : “Aménagement complexe”, “Modification complexe de prêt” ou “Modification des éléments du contrat – complexe”. Il s’agit du Crédit agricole Toulouse 31, du Crédit agricole Val de France et du Crédit agricole Alsace Vosges, qui facturent ces opérations, complexes donc, respectivement 116,50 euros, 127 euros et 108,40 euros. Un autre établissement de la banque mutualiste, le Crédit agricole Centre Ouest, se distingue puisqu’il facture “la gestion des sinistres liés à l’assurance emprunteur” au prix de 57,15 euros pour l’activation de la garantie décès, celle de la garantie incapacité temporaire totale de travail (ITT) ou perte d’emploi étant gratuite.

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Les crédits à la consommation font plus marginalement l’objet de nouvelles lignes dans les brochures des banques. “La quasi-totalité d’entre elles concernent les frais de dossier”, pointe l’Observatoire qui note deux exemples étonnants de montants maximums ressortant à 500 euros à la Caisse d’épargne Languedoc-Roussillon et 750 euros au Crédit mutuel Maine Anjou Basse Normandie. Enfin, parmi les rares établissements faisant état d’une ligne relative à l’envoi d’une lettre d’information annuelle sur le capital restant dû sur un crédit à la consommation, seul le Crédit agricole Sud Méditerranée fait payer la missive 13,40 euros.

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Source Capital.fr

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