Ces placements qui peuvent encore rapporter, malgré l’inflation

Ces placements qui peuvent encore rapporter, malgré l’inflation

Ces placements qui peuvent encore rapporter, malgré l’inflation

Le constat n’est pas nouveau : de très nombreux placements ne rapportent plus rien ou presque. C’est notamment le cas des Livrets A, qui offrent la rémunération – microscopique – de 0,5%, ou des fonds euros des contrats d’assurance vie, qui pourraient servir un taux moyen aux environs de 1%* en 2021… le tout, avant inflation. Car si la hausse des prix à la consommation s’est bornée à 0,5% en 2020, elle est repartie très fortement cette année, pour atteindre 2,6% sur un an en octobre 2021 selon l’Insee. A cette date, le rendement réel (net d’inflation) d’un Livret A s’affichait ainsi à -2,1% et celui du support garanti de l’assurance vie à -1,5% – avant même les prélèvements sociaux de 17,2% pour ce dernier. Traduction : sur ces produits, vous perdez donc de l’argent. Et pas qu’un peu ! Les plus optimistes d’entre vous pourraient, bien sûr, emboîter le pas des Banques centrales, qui répètent à l’envi que l’inflation n’est que transitoire. “Elle risque pourtant d’être beaucoup plus longue que ce que les Banques centrales annoncent”, prévient Grégory Lecler, président du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Prudentia Patrimoine. “Tout dépend de ce qu’on entend par transitoire (…)”, avait d’ailleurs glissé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, le 20 octobre dernier, au sujet de la durée de l’inflation, pour laquelle il ne voyait alors “pas d’amélioration avant la fin de l’année 2022”. Vous voilà donc prévenu : le rendement réel de vos placements pourrait s’installer durablement dans le rouge.

Et si vous pensez pouvoir vous en sortir en plaçant vos économies sur les livrets bancaires fiscalisés – les fameux super livrets – vous courez là encore à votre perte : les meilleurs d’entre eux rapportent 2%, pendant seulement 2 mois, avant de servir un taux maximum de 0,60%, avant impôt et prélèvements sociaux encore une fois. Soit un taux avant fiscalité de 0,8% au mieux, et avant inflation… Mais certains placements facilement accessibles au grand public permettent de faire mieux que l’inflation et de réellement gagner de l’argent. Voici les principales alternatives qui s’offrent à vous.

L’assurance vie : misez sur les actifs réels

Votre poussiéreux contrat d’assurance vie ne vous satisfait plus depuis plusieurs années ? Rien d’étonnant à cela, surtout si, comme pour une majorité d’épargnants, votre contrat se résume au support à capital garanti qui ne rapporte plus rien (1,28% en moyenne en 2020, selon la Fédération française de l’assurance). “Il vaut mieux désormais rester à l’écart du fonds euros, car son rendement réel va être négatif sur les prochaines années. Une attitude contraire implique que vous acceptez une érosion de votre capital”, avertit Grégory Lecler.

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Fort heureusement, l’assurance vie ne se limite pas au support garanti. En acceptant une part de risque, vous pouvez tirer votre épingle du jeu. Pour cela, une seule solution : souscrire des unités de compte (UC), des fonds (actions, immobilier, obligations…) sur lesquels vous portez le risque de perte en échange d’une espérance de gain plus élevée que sur le fonds euros. L’écrasante majorité des assureurs ont d’ailleurs déjà forcé la main des épargnants, qui ne peuvent – à de très rares exceptions près – plus souscrire à 100% sur le support à capital garanti. De plus, pour encourager les souscripteurs à franchir le pas, ils accordent des bonus de rémunération sur le fonds euros en fonction de la proportion d’UC sur le contrat. Quelques dixièmes de points de rémunération qui, au vu des rendements servis, ne changent toutefois pas la donne. Et comme l’explique Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet Good Value for Money, “il ne faut pas prendre d’unités de compte pour obtenir un bonus. Il faut être conscient que l’on peut gagner… ou perdre”.

Plus qu’une maigre récompense sur le fonds euros, c’est donc surtout une rentabilité plus élevée pour votre épargne que vous pouvez espérer. Mais encore faut-il savoir sur quels actifs se positionner. “Ce qui permet de se prémunir contre l’inflation, ce sont les actifs réels, à savoir les actions et l’immobilier”, argue le spécialiste. Et Fabrice Artinian, président du cabinet de conseil en gestion de patrimoine indépendant CIFI, de détailler une composition équilibrée du contrat, bien évidemment variable en fonction du profil de risque de l’épargnant : “Au-delà d’une poche de fonds euros de 30% minimum pour assurer la liquidité et la sécurité du capital, une partie du contrat peut être investie dans des unités de compte actions composées d’entreprises moyennes (mid caps, NDLR), européennes ou internationales. Vous pouvez aussi opter pour les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier, NDLR) et les SCI (sociétés civiles immobilières, NDLR), des ‘fonds de fonds’ qui permettent de mutualiser le risque.” Une allocation partagée, donc, entre des fonds actions et de la “pierre papier”, qui dégage encore des performances très satisfaisantes, avec un rendement moyen de 4,20% sur le marché des SCPI en 2020. Les épargnants les plus aventureux pourront enfin se risquer sur des unités de compte davantage risquées, comme les produits structurés. Ces derniers consistent à se positionner sur des actions ou des indices et, selon leur évolution dans le temps, à en retirer un rendement pouvant atteindre 5%, 6%, voire 10% par an… avec évidemment un risque de perte en capital si l’indice ou l’action retenu évolue défavorablement. Raison pour laquelle il est recommandé de n’y investir qu’un faible pourcentage de l’encours du contrat. “Lorsque l’on met tous ces éléments bout à bout, on peut obtenir un rendement supérieur à 5%, pour des investissements situés entre 3 et 4 sur l’échelle de risque de l’AMF (7 étant le plus risqué, NDLR)”, apprécie Fabrice Artinian.

L’immobilier locatif : louez en ville et priviligiez le meublé

Pour battre l’inflation, investir directement dans la pierre reste une solution de choix. Mais à plusieurs conditions. Vous devez tout d’abord sélectionner la bonne zone sans vous fier aux seuls rendements affichés. Investir à Saint-Etienne vous offrira par exemple une très belle rentabilité locative (loyers/prix d’achat), avoisinant les 10% brut, mais réussirez-vous à dégager une plus-value ou simplement à revendre votre bien sans trop y perdre, sur un marché très loin d’être tendu ? Pour Grégory Lecler, la même question se pose pour des villes secondaires comme Bourges, “qui souffrent beaucoup sur le plan économique et perdent des habitants”. Le président de Prudentia Patrimoine recommande pour sa part d’investir dans des villes d’une certaine taille, comme Tours, Nantes ou Angers. Même conseil du côté de Fabrice Artinian, qui ajoute à cette liste Rennes ou Le Mans, pour des rentabilités locatives voisines de 5%, 6%, voire 7% brut.

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Si la localisation compte, le mode d’investissement est tout aussi important. Ainsi, un investissement nu peut être fiscalement pénalisant. Et comme le fait remarquer le patron du cabinet CIFI, “une fois retirés les travaux, les remises aux normes, la taxe foncière, les charges de copropriété et les petits travaux d’entretien, votre rentabilité locative peut tomber à 3%”, prévient Fabrice Artinian. Autant ne pas occulter la fiscalité privative des revenus fonciers (impôt sur le revenu et prélèvements sociaux après abattement fonction du régime retenu), qui peut finir de sabrer le rendement de votre investissement. Pour sa part, l’expert conseil à ceux qui le souhaitent de s’intéresser à l’investissement en loueur meublé non professionnel, ou LMNP. “Sur de la location meublée, il est possible de déduire les intérêts d’emprunt et d’amortir le bien”, loue Fabrice Artinian. Ce qui permet potentiellement d’annuler totalement l’impôt sur ses revenus locatifs.

Les SCPI : diversifiez la typologie des actifs

Impact du télétravail, fermetures des hôtels, des commerces… L’année 2020, marquée par l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 et un premier confinement dans l’Hexagone à la mi-mars, aurait pu mettre à mal les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Pourtant, ces dernières ont démontré leur résilience face à ces vents contraires, avec un taux de distribution sur valeur de marché (TDVM, rendement) de 4,20% l’an passé. Pour 2021, la performance devrait être au moins aussi bonne, la plateforme de distribution France SCPI tablant sur un taux moyen de 4,40% pour l’ensemble de l’exercice. Ces rendements correspondent, pour rappel, aux loyers récupérés par les SCPI, dont l’activité consiste en l’achat et la gestion d’actifs immobiliers, quels qu’ils soient : bureaux, commerces, Ehpad, crèches, entrepôts, immeubles résidentiels…

Bien évidemment, en fonction de la conjoncture, vous pourriez être tenté de vous positionner sur des secteurs spécifiques. Sachez alors que, selon France SCPI, les SCPI de bureaux ont rapporté 4,12% au troisième trimestre 2021, celles axées sur les commerces 4,16%, les SCPI diversifiées sur plusieurs types d’actifs ont servi un rendement moyen de 4,86% et celles spécialisées dans le résidentiel ou la logistique (entrepôts) pas moins de 6%. Grégory Lecler recommande pour sa part “d’éviter l’immobilier de bureau à cause de l’impact attendu du télétravail, sauf pour des actifs premium situés à Paris intra-muros qui trouveront toujours preneurs, et de se positionner sur les SCPI de logistique, de santé ou de commerces”.

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Comme dans tout placement, vous avez tout intérêt à diversifier la mise pour mutualiser le risque : “Vous n’êtes pas obligé de souscrire une seule SCPI”, complète Fabrice Artinian. Enfin, pour contrer la fiscalité des revenus fonciers, n’hésitez pas à rechercher au sein de votre contrat d’assurance vie si celui-ci ne référence pas certaines SCPI sous forme d’unités de compte pour pouvoir bénéficier de la fiscalité favorable de cette enveloppe, potentiellement limitée aux seuls prélèvements sociaux.

Les actions : achetez les secteurs indispensables

Placement le plus rentable à long terme, les actions font peur, du fait d’une forte volatilité que peu d’épargnants sont prêts à accepter. D’autant que le CAC 40 évolue actuellement à des niveaux records, au-dessus des 7.000 points, ce qui peut laisser présager une consolidation à venir et donc une perte probable à court terme pour les profanes des marchés financiers qui oseraient s’aventurer sur ces territoires inconnus. Mais pour Grégory Lecler, des opportunités existent encore, ne serait-ce que sur l’indice phare parisien : “Les dividendes qui vont être servis par les sociétés du CAC 40 sont estimés à 2,5% environ pour 2022”, apprécie-t-il. Et si certaines entreprises vont forcément voir leur cours de Bourse corriger dans les mois à venir, d’autres peuvent à l’inverse tirer leur épingle du jeu. Le conseil en gestion de patrimoine incite ainsi à miser sur “les entreprises qui disposent d’un pricing power”. Comprendre par là, celles qui peuvent augmenter leur prix sans voir leurs ventes baisser, une qualité bien utile alors que l’inflation est galopante, notamment à cause des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. “C’est le cas des sociétés de consommation de base qui profitent de l’inflation. On peut notamment citer les secteurs de l’eau, de l’énergie, de la grande consommation ou de la santé, qui sont indispensables”. A l’inverse, le spécialiste recommande d’éviter les secteurs durablement impactés par l’inflation, comme les loisirs, l’informatique et l’automobile.

* Rendements nets de frais de gestion, mais avant prélèvements sociaux (17,2%) et éventuelle fiscalité sur les rachats.

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