Crowdfunding : ce qui change pour les prêteurs de Babyloan, racheté par Lendahand

Crowdfunding : ce qui change pour les prêteurs de Babyloan, racheté par Lendahand

Crowdfunding : ce qui change pour les prêteurs de Babyloan, racheté par Lendahand

Capital : Pourquoi avoir décidé de vendre Babyloan ?

Arnaud Poissonnier : Le modèle économique de notre plateforme n’a pas permis de pérenniser notre activité. Le schéma qui consiste à proposer des prêts solidaires, sans intérêt, n’est pas rentable. Et cela fait plusieurs années qu’on le savait en danger.

Capital : Le lancement en 2020 du prêt à impact n’a-t-il pas changé la donne ?

Arnaud Poissonnier : Avec le lancement fin 2020 de Babyloan Impact, nous avons trouvé un modèle potentiellement rentable. Et ceci s’explique très facilement : sur ce prêt rémunéré, les épargnants investissent en moyenne 1.500 euros, soit dix fois plus que dans le prêt solidaire, considéré comme de la philanthropie par nos membres, les Babyloaniens.

Or le temps de développer Babyloan Impact et de le mettre en ligne, sa sortie est arrivée en pleine crise du Covid. Nous l’avons donc lancé trop tard.

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Capital : Avez-vous aussi été touchés par la crise du Covid-19 ?

Arnaud Poissonnier : C’est évident. Pendant sept à huit mois, les institutions de microfinance avec lesquelles nous travaillons ne nous ont pas remboursé et, donc, l’argent n’est pas remonté aux Babyloaniens. Certes, nous n’avons pas connu de casse, mais pendant cette période, l’argent ne revenant pas aux prêteurs, ces derniers n’ont plus reprêté, ce qui a fortement diminué nos revenus.

Nous avons surtout été très impactés sur notre activité B to B. Nous avions des contrats avec un certain nombre de grandes entreprises françaises, comme Danone ou Accenture, qui diffusaient largement Babyloan dans leur écosystème ainsi qu’à leurs salariés dans le cadre de leur politique RSE (responsabilité sociale et environnementale, ndlr). Mais tout s’est arrêté à cause de la crise.

Au total, nous avons perdu 30% de chiffre d’affaires en 2020, sachant que nous subissions déjà des pertes. Le Covid-19 a donc, en quelque sorte, été le coup de grâce.

Capital : Comment votre choix s’est-il porté sur Lendahand ?

Arnaud Poissonnier : Au début de l’année 2021, nous nous sommes dit : “Soit on arrête tout, soit on se fait racheter.” J’ai interrogé une vingtaine d’acteurs du crowdfunding et de l’économie sociale. Quatre d’entre eux étaient intéressés. Mais trois mois plus tard, aucune discussion n’avait abouti. C’est à ce moment précis que j’ai contacté Lendahand, notre principal concurrent. Une année de discussion a été nécessaire avant l’officialisation de ce rachat.

Capital : Quel bilan tirez-vous de l’aventure Babyloan ?

Arnaud Poissonnier : Nous avons mis en ligne le site à l’été 2008, ce qui en fait la plus vieille plateforme de crowdfunding française en activité. En 14 ans, les Babyloaniens ont réalisé 30 millions d’euros de prêts solidaires, ce qui a permis de financer l’activité de 50.000 familles, soit environ 250.000 personnes, dans une trentaine de pays. C’est une vraie fierté.

Sur Babyloan Impact, entre fin 2020 et 2022, nous avons collecté 350.000 euros de prêts rémunérés. C’est donc beaucoup moins, étant entendu qu’à l’été 2021, nous avons annoncé à nos prêteurs que nous étions en difficulté financière. Malgré un appel au don auquel notre communauté a incroyablement répondu en nous soutenant massivement, l’activité a alors logiquement ralenti et la dynamique s’est stoppée fin 2021.

Capital : Que va-t-il advenir des Babyloaniens ?

Arnaud Poissonnier : Pour l’instant, rien ne change pour nos prêteurs car notre site est encore en ligne. C’est entre les mois de septembre et décembre que les communautés et les outils respectifs de Babyloan et Lendahand vont fusionner. A compter de cette période, les comptes des Babyloaniens vont être basculés sur Lendahand, et plus spécifiquement sur le prêt à impact rémunéré. Leur épargne sera donc intégralement affectée à des projets sociaux dans des pays en développement, avec une rémunération.

Le prêt solidaire, sans intérêt, de Babyloan va donc disparaître. Mais si nos prêteurs refusent le prêt rémunéré, il leur sera proposé d’aller sur PlusPlus, l’équivalent de notre solution sans intérêt, chez Lendahand.

Capital : Et côté rémunération, à quoi doivent s’attendre les prêteurs ?

Arnaud Poissonnier : Sur la plateforme Lendahand, dont la version française a été mise en ligne il y a une vingtaine de jours, les intérêts versés oscillent entre 3,5% et 4,5% brut. La rémunération est donc identique à celle proposée sur Babyloan Impact.

Source Capital.fr

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