Epargne retraite : 5 étapes clés pour bien choisir son PER

Epargne retraite : 5 étapes clés pour bien choisir son PER

Epargne retraite : 5 étapes clés pour bien choisir son PER

Vous songez à vous créer des revenus complémentaires pour la retraite ? Vous avez probablement entendu parler du PER, le plan d’épargne retraite créé par la loi Pacte et ouvert à la souscription depuis le 1er octobre 2019. Un produit qui a déjà convaincu plusieurs centaines de milliers d’épargnants selon la Fédération française de l’assurance qui, au 30 juin 2020, recensait 210.000 ouvertures de PER. “Un raz-de-marée”, même selon Yves Conan, directeur général de Linxea puisque sur cette plateforme d’épargne en ligne, qui propose également des contrats d’assurance vie et de capitalisation, des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou encore des plans épargne en actions (PEA), les seuls PER représentent au mois de décembre 35% des souscriptions. Un succès indéniable, donc, pour ce nouveau produit, porté notamment par une fiscalité attractive, – les versements peuvent être déduits des revenus imposables -, mais aussi par la possibilité de liquider son plan intégralement en capital, ce que ne proposait pas son prédécesseur, le plan d’épargne retraite populaire (Perp), qui limitait cette faculté à seulement 20% du capital. Autre atout du PER par rapport au Perp, il permet une sortie anticipée à tout moment pour l’achat de sa résidence principale.

Si ces avantages peuvent naturellement vous pousser à souscrire un PER, n’agissez toutefois pas sans vérifier que ce plan coche toutes les cases. Car la déduction d’impôt offerte par ce produit ne doit pas vous faire oublier qu’il s’agit avant tout d’un placement. Sa performance, mais aussi sa souplesse d’utilisation et les garanties apportées doivent dicter votre choix. Voici les principaux critères à examiner avant de souscrire votre PER.

Priorité n°1 : scrutez tous les frais du contrat

Ils sont présents partout et dévorent parfois la performance des plans d’épargne retraite, à tel point que le magazine 60 millions de consommateurs évoque “une avalanche de frais non justifiée” dans son hors-série de décembre 2020. Frais d’entrée, frais de gestion, frais courants, frais d’arbitrages ou encore frais sur les arrérages des rentes et frais de transfert… leur accumulation peut vous coûter très cher. Vous devez absolument étudier leurs niveaux et les comparer pour limiter leur impact sur le rendement de votre contrat.

“Les PER sont des contrats sur longue période et les frais sont potentiellement disséminés du début à la fin”, remarque Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money. Et l’expert de pointer le “risque d’empilement des frais” pour les épargnants, qui doivent à tout prix prendre en compte chaque prélèvement de l’assureur. A commencer bien évidemment par les frais d’entrée, autrement appelés frais sur versements qui, selon l’étude de 60 millions de consommateurs, s’affichent en moyenne à 2,5% et peuvent grimper à 5% ! Autant d’épargne que le souscripteur ne retrouvera jamais. A noter que les différents acteurs du marché font preuve d’une grande disparité sur ces frais puisque les plateformes en ligne comme Linxea, placement-direct.fr ou Mes-Placements.fr n’en prélèvent aucuns. Plus généralement, pour ne pas trop perdre avant même d’avoir commencé à épargner, une solution s’offre à vous : négocier. “Les frais d’entrée sont négociables. Il ne faut pas qu’ils dépassent 1% ou 2%”, tranche Cyrille Chartier-Kastler.

Autre point d’attention : les frais de gestion. “Sur les unités de compte (les supports où le capital n’est pas garanti, Ndlr), les différences sont très importantes. Ces frais varient souvent entre 0,5% et 1%”, souligne Fabrice Genty, conseiller en gestion de patrimoine au cabinet BLC et associés et co-auteur du “Guide de la super retraite”. Mais les assureurs ne se limitent pas à ces frais annuels sur les unités de compte : “Il faut regarder les frais internes aux supports, présentés comme des frais courants, les rechercher sur Internet avec le code ISIN de l’unité de compte”, poursuit Cyrille Chartier-Kastler, qui fait de ces frais un élément crucial dans le choix de son PER.

Attention également si vous optez pour la gestion libre de votre plan car vos arbitrages, c’est-à-dire les opérations que vous réalisez pour transférer une partie de votre épargne d’un support à un autre, peuvent être facturés. Là encore, les acteurs en ligne sont très compétitifs puisqu’ils ne font pas payer ces arbitrages dans la plupart des cas. Mais du côté des banques, ils peuvent culminer à 0,5% voire 0,7 %. “Dans le pire des cas, il faut prendre le contrat dont le coût unitaire d’un arbitrage est plafonné à 50 ou 75 euros”, conseille Cyrille Chartier-Kastler. Si vous optez pour la gestion à horizon, proposée par défaut, le montant de ces frais n’est alors pas une priorité pour vous. Si vous optez en revanche pour la gestion sous mandat, également appelée gestion pilotée, dans laquelle vous confiez le choix de l’allocation de votre épargne à un professionnel, sachez qu’elle est aussi facturée. Pensez à l’intégrer dans votre réflexion.

Et la liste des frais ne s’arrêtent pas là. En effet, si vous souhaitez liquider votre PER en rentes, l’assureur de votre plan vous le facture aussi avec les frais d’arrérages. Gratuits sur certains contrats, ils peuvent ailleurs être fixés à 3% et ne sont pas négociables. A surveiller, donc, tout comme les frais de transfert si vous désirez changer d’assureur. Ces derniers sont bornés à 1% de l’encours pendant les 5 premières années et sont nuls au-delà ou si vous avez passé l’âge de la retraite.

C’est seulement une fois l’ensemble de ces frais calculé que votre réflexion peut s’affiner. Car pour certains contrats, le niveau des prélèvements est tout simplement rédhibitoire. “La question pour certains épargnants se pose de savoir s’ils vont retrouver leur épargne augmentée de l’inflation à la sortie”, appuie Cyrille Chartier-Kastler. “Vous pouvez, d’un contrat à un autre, avoir un écart de frais annuels de 1,5%. Sur longue période, c’est considérable. 1% de frais en plus sur 30 ans, c’est 35 % d’écart de performance !”, indique-t-il. Le simulateur disponible sur le site de Linxea permet à ce titre de se faire une idée précise du manque à gagner : pour 100.000 euros versés en une fois avec un rendement annuel moyen de 2%, le pourcentage des frais d’entrée (3,5%), de gestion (1%) et sur les arbitrages (1,5%) fait perdre, au bout de 20 ans, plus de 14.300 euros à un épargnant par rapport à un PER ne prélevant aucuns frais sur versements, sur les arbitrages et des frais de gestion à 0,6%.

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Privilégiez la qualité (et la quantité) des supports

Limiter les frais, c’est bien. Disposer d’un placement performant, c’est encore mieux. Pour atteindre cet objectif, vous devez impérativement vous renseigner sur les supports proposés au sein de votre contrat. Logique, puisque ce sont ces mêmes supports qui vont générer, pendant toute la durée de votre placement, le rendement qui va venir gonfler l’encours de votre PER et donc le montant de vos revenus complémentaires à sa liquidation.

Le choix des supports dépend bien évidemment de votre profil. Si vous êtes allergique au risque, cherchez un PER qui offre un fonds euros. “Il faut un fonds euros de bonne qualité accessible facilement”, indique Yves Conan. Un support à capital garanti, donc, délivrant une rémunération honorable et qui peut être souscrit aisément. Une précision qui a son importance puisque de nombreux assureurs conditionnent l’accès au fonds euros à la souscription d’un pourcentage minimum d’unités de compte. Chaque PER dispose de ses propres règles en la matière. Quoi qu’il en soit, si la sécurité prime pour vous, évitez les PER dits “bancaires” (ou compte-titres), ces derniers ne proposant pas de fonds euros contrairement aux PER assurantiels bâtis sur le modèle de l’assurance vie.

Si vous êtes en revanche en quête de rendement et que le risque ne vous pose pas de problème, c’est l’offre des supports en unités de compte qui doit être votre priorité. “Si l’on veut dynamiser son épargne à long terme, le choix des unités de compte est très important”, confirme Yves Conan. Dans cette optique, la qualité compte, tout autant que la quantité. Si vous optez pour la gestion libre, la performance des Sicav (fonds actions) est un critère. Mais ne vous arrêtez pas là. La présence de supports immobiliers (SCPI, SCI) est un plus : “Ils sont faiblement volatiles et versent des revenus réguliers”, vante Fabrice Genty. Attention cependant aux frais associés à ces supports, SCPI en tête, amortis sur le long terme (au moins 10 ans). Les OPCI sont également proposés sur de nombreux PER mais ils pâtissent d’une volatilité plus forte, car contenant beaucoup d’actions de foncières. A côté de la pierre papier, la présence de titres vifs (actions détenues en direct) ainsi que de trackers (ETF) n’est pas anodine. Les ETF supports offrent un effet une performance qui réplique celle d’un indice (CAC 40, actions mondiales…) mais pas seulement : “Ils évitent un empilement de frais car ces derniers ne dépassent pas 0,40% par an”, souligne Cyrille Chartier-Kastler. Attention, tous les PER ne proposent pas encore ce type de fonds. Certains plans permettent enfin d’accéder au Private Equity, soit l’investissement dans le non-coté, via des fonds communs de placement à risque (FCPR), potentiellement générateurs de performances élevées (près de 11% en moyenne annuelle). Vous devez donc avoir le choix : “Si seulement 15 supports sont proposés, c’est un frein à la souscription”, tranche Yves Conan. Pour chercher de la performance, optez pour un contrat “en architecture ouverte”, où l’assureur ne propose pas seulement ses fonds maison mais permet de se positionner sur des supports gérés par des sociétés de gestion dont l’expertise est reconnue.

Les épargnants qui optent pour la gestion à horizon, proposée par défaut, doivent également se focaliser sur la qualité des supports. En effet, avec ce type de gestion, le souscripteur voit son épargne allouée de manière automatique. Trois profils (prudent, équilibré ou dynamique) au minimum sont proposés. L’encours est alors réparti sur plusieurs unités de comptes (pas plus de 10 le plus souvent), le contrat se “dérisquant” à l’approche de la retraite. Traduction : l’épargne est placée majoritairement sur les supports risqués en début de phase d’épargne puis transférée sur les supports sécuritaires, fonds euros en tête, au fur et à mesure que l’âge de liquidation arrive. Yves Conan estime à ce titre que l’absence de fonds euros, sur les PER bancaires, “peut être problématique”.

Plus globalement, et ce quel que soit le type de gestion choisi, vous devez impérativement scruter les supports proposés, leur performance passée ainsi que leur notation. Et c’est même une obligation si vous optez pour la gestion libre, où les services d’un professionnel tel qu’un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) sont vivement recommandés.

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Optez pour un contrat “souple”

Sur le papier, tous les PER disposent d’un socle commun avec une fiscalité de faveur. Pour rappel, vous pouvez décider de déduire vos versements de vos revenus imposables ou, au contraire, renoncer à cette déductibilité pour la faire jouer au moment de la liquidation de votre contrat. “Beaucoup d’épargnants ont compris que la sortie est fiscalisée, constate Fabrice Genty. Mais pour que la déduction à l’entrée soit intéressante, il faut par exemple s’assurer de défiscaliser avec une tranche marginale d’imposition (TMI) à 41% et de ne pas dépasser 30% de TMI à la sortie.” Inutile en effet de déduire vos revenus lors des versements si ces derniers sont fiscalisés au même taux à la liquidation.

Mais pour maximiser l’avantage fiscal de votre PER, encore faut-il que celui-ci vous permette d’adopter la bonne stratégie, elle-même fonction de votre situation patrimoniale. Et si vous souhaitez liquider votre PER en capital une fois à la retraite, opérer des rachats fractionnés semble tout indiqué. Ils vous permettront en effet de débloquer en plusieurs fois votre capital, sans pour autant subir un “saut” de tranche d’imposition. Le hic ? “Certains assureurs permettent une liquidation en capital en une fois… et puis c’est tout”, constate Yves Conan. Dans ces conditions, optimiser votre fiscalité relève du vœu pieux. Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé chez Eres, société de conseil et de gestion spécialisée en épargne retraite, pointe également l’importance du rachat fractionné : “L’épargnant pense beaucoup à l’entrée mais il faut regarder à la sortie et vérifier les options proposées car la plupart des contrats ont été construits sur des squelettes de contrats de retraite de l’ancien monde.” Autant dire que la possibilité de racheter son PER en autant de fois que l’on veut est encore loin d’être la règle.

Les conditions de la liquidation du contrat sont primordiales. Outre la faculté d’opérer des rachats fractionnés, pensez à vous assurer que vous pourrez conserver votre PER une fois à la retraite : “Il faut vérifier qu’il n’y a pas d’obligation de liquidation à un certain âge”, prévient le directeur associé d’Eres. Pour cet expert, un bon PER “a vocation à être aussi souple qu’un contrat d’assurance vie”. La possibilité d’effectuer des versements après un rachat fractionné est un prérequis. Pouvoir définir un âge d’horizon autre que celui de la retraite, par exemple 45 ans pour l’acquisition de sa résidence principale ou 85 ans pour le financement de la dépendance, est un plus.

Comparez les avantages à la succession

Parmi les avantages, nombreux, du PER, son régime successoral très favorable… mais seulement pour un PER assurantiel. Si vous décédez avant vos 70 ans, les sommes versées sur le plan échapperont à toute taxation jusqu’à 152.500 euros par bénéficiaire, l’éventuel solde étant taxé “hors succession” au taux de 20% jusqu’à 700.000 euros puis 31,25% au-delà. Avec un PER bancaire ou compte-titres, rien de tel.

Autre point à étudier pour protéger vos proches en cas de décès, la présence d’une garantie spécifique, dénommée garantie plancher. “Elle permet de s’assurer que si le décès intervient, les héritiers retrouvent au minimum le capital investi”, détaille Fabrice Genty. Pensez alors à vérifier les conditions de cette garantie, son coût et l’âge auquel elle s’éteint.

Repérez les options utiles

Chaque PER propose à la souscription plusieurs options, moyennant frais, qui peuvent s’avérer plus ou moins indispensables. Le contrat peut ainsi prévoir une assurance arrêt de travail, ou garantie relais, avec laquelle l’assureur prend à sa charge les cotisations habituelles (programmées) de l’épargnant si ce dernier se retrouve en arrêt de travail de longue durée. “Cette garantie n’est pas gratuite et le souscripteur doit s’assurer qu’elle a un intérêt : beaucoup de professionnels libéraux sont déjà couverts par un contrat de prévoyance. Attention aux doublons”, avertit Fabrice Genty.

Si certaines options portent sur la phase de cotisations, d’autres permettent de se garantir une rente plus avantageuse après un certain âge, pour par exemple prendre en charge le risque de dépendance. C’est notamment le cas du contrat PrimoPER de Primonial assuré par Oradéa Vie. “Sur ce PER, avec l’option Retraite Croissance, la rente est majorée de 25% après 75 ans puis de nouveau de 25% après 85 ans, illustre Cyrille Chartier-Kastler. Avec la garantie dépendance, la rente est doublée en cas de dépendance lourde. Cela peut notamment permettre de payer un Ehpad de bonne qualité.”

Autre aspect à prendre en compte : la présence ou non d’une garantie de table de mortalité. C’est en fonction de cette dernière qu’est fixé le montant de la rente servie à l’assuré au moment de la liquidation. Concrètement : plus l’espérance de vie prise en compte s’allonge, plus le montant de votre rente sera abaissé pour en tenir compte. Or, l’espérance de vie augmentant avec les années, vous avez tout intérêt à être certain que c’est bien la table de mortalité en vigueur à l’ouverture du contrat qui sera prise en compte pour le calcul de votre rente. “Il faut vérifier l’existence d’une garantie de table de mortalité”, préconise Cyrille Chartier-Kastler. Car certains contrats permettent de sécuriser cette table de mortalité, mais d’autres non. Ils s’appuient alors sur celle en vigueur au moment de la liquidation, ou versements par versements. Autre possibilité : opter pour une rente avec annuités garanties sur un nombre d’années défini à l’avance. En cas de décès, le bénéficiaire du contrat perçoit le reliquat jusqu’au terme de la durée. Enfin, pour protéger votre conjoint, l’option pour une rente réversible permet le versement d’une rente (inférieure) à votre proche après votre décès.

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Source Capital.fr

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