Epargne retraite : investissement vert ou greenwashing ?

Epargne retraite : investissement vert ou greenwashing ?

Epargne retraite : investissement vert ou greenwashing ?

Quel investisseur particulier a une connaissance réelle de ce dans quoi il investit concrètement avec son assurance vie ou son plan d’épargne retraite ? Cette interrogation met en lumière une problématique bien identifiée dans le monde de la banque/assurance : l’opacité et l’omerta concernant le fléchage de l’épargne des particuliers. Indéniablement, la prise de conscience écologique est entrée dans nos mentalités au quotidien, et qu’on le veuille ou non, chaque décision est prise à l’aune de son impact environnemental. Les choix en matière de finances personnelles n’échappent pas à cette nouveauté, et c’est une bonne chose.

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Ce sont aujourd’hui 2.100 milliards d’euros en France investis dans des contrats vie (1.800 milliards en assurance vie, 300 dans les PER) qui sont exposés ou qui financent des secteurs d’activités que certains boycottent au quotidien. Les labels, indépendants ou non, ainsi que l’exigence des réglementations française et européenne, ont tenté d’apporter un peu de clarté à ce millefeuille. Mais les résultats ne sont pas là.

Le monde de la finance a tenté d’emboîter le pas pour verdir ses investissements et ses fonds. Mais les résultats sont peu probants : l’enquête “The Great Green Investment Investigation”, lancée par Follow The Money et Investico, démontre que près de la moitié des 838 fonds d’investissement dit “super verts” au sens du règlement européen Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR – article 9), qui doivent en principe n’investir que dans des actifs “durables”, ne semblent pas se donner les moyens d’appliquer cette obligation puisqu’ils investissent dans des actifs “gris” liés aux énergies fossiles ou à l’aviation.

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Alors, la finance verte, une grande supercherie ?

Avant de crier au scandale, il est important de définir les contours de la finance verte. S’agit-il de celle qui finance uniquement les entreprises “vertes” ou de celle qui aide les entreprises “marrons” à faire leur transition ? Au-delà des consensus, dans les faits, chacun met le curseur là où il le veut. Et à défaut de critères et reporting extra-financiers standardisés au niveau des entreprises, la plupart des gestionnaires financiers ont leur propres grilles de lecture. Et là, ça dérive.


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Caravel, par exemple (complémentaire retraite éthique), qui ne propose que des fonds “super verts”, n’a pas été impacté par la polémique car aucun des fonds sélectionnés n’est exposé à des secteurs controversés. Mais pour y arriver, il faut faire un énorme travail d’analyse et de sélection, qui n’est pas facile. Il est difficile de jeter la pierre à ceux qui s’engagent véritablement mais dont le résultat n’est pas parfait. Tout le secteur, Caravel inclus, doit et peut s’améliorer. Nous ne sommes pas parfaits, et nous devons travailler ensemble pour faire avancer les choses et apporter de la transparence. La transparence, c’est la clé.


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Comment faire pour avoir un portefeuille dit “super vert” ?

Voici nos recommandations pour se constituer un portefeuille “super vert” :

  1. S’assurer des secteurs que l’on finance et privilégier les 8 éco-activités du label Greenfin : énergie, bâtiment, gestion des déchets et contrôle de la pollution, industrie, transport propre, technologies de l’information et de la communication, agriculture et forêt, adaptation au changement climatique. Les secteurs financés par le fonds sont listés sur le document d’information clé pour l’investisseur (DICI) remis à l’investisseur;
  2. Exclure définitivement les secteurs dont on ne veut pas (secteurs controversés, énergies fossiles);
  3. Vérifier la compatibilité des fonds avec les accords de Paris grâce à climetrics (notes 5 sur 5);
  4. Opter pour les fonds qui ont une approche Best In Universe (choix des entreprises les mieux notées d’un point de vue extra-financier);
  5. Fonder son analyse sur des tiers indépendants reconnus (labels Greenfin, Finansol, Article 9 SFDR);
  6. Retracer le fléchage de l’épargne jusqu’à l’entreprise financée. Un travail long et complexe, qui consiste dans sa version simple à vérifier le DICI du fonds, et regarder les 5 principales entreprises financées par le fonds. Dans sa version complexe, il faut lire le reporting de l’année précédente, qui liste de façon exhaustive les participations du fonds dans chaque entreprise.

Source Capital.fr

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