Le mauvais bilan de l’État actionnaire pendant la crise sanitaire

Le mauvais bilan de l’État actionnaire pendant la crise sanitaire

Entre 15,5 et 20 milliards d’euros… Voici ce que la crise sanitaire a coûté à l’État en tant qu’actionnaire en 2020. Une estimation établie par la Cour des comptes à l’occasion d’un rapport, dévoilé ce lundi 7 février, sur la gestion des participations financières de l’État durant l’épidémie. Un impact budgétaire certes important, mais bien inférieur aux 60 milliards d’euros environ que les pouvoirs publics ont dû débourser pour pallier l’urgence économique via le mécanisme d’activité partielle et le fonds de solidarité.

Selon les magistrats de la rue Cambon, l’État actionnaire a enregistré un mauvais bilan en 2020 pour trois raisons : les dividendes ont chuté, les pouvoirs publics n’ont pu mener certaines cessions d’actifs, ce qui a engendré des pertes, et l’État n’a pas eu d’autre choix que de venir en aide, notamment par des opérations en capital, à certains fleurons de notre économie comme Air-France KLM ou la SNCF.

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Des dividendes à la baisse

Si la crise sanitaire n’avait pas eu lieu, l’État aurait probablement encaissé 2,4 milliards d’euros supplémentaires de dividendes. “En définitive, les dividendes et recettes assimilées perçues par l’État se sont élevés à 4,5 milliards d’euros en 2020 contre 5,7 milliards d’euros en 2019”, précise la Cour. À l’instar de 21 entreprises non financières dans lesquelles l’État détient une participation, le mastodonte EDF n’a versé aucun dividende… Un manque à gagner de 800 millions pour Bercy.

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Cour des comptes

Des cessions d’actifs impossibles

En 2020, le gouvernement avait anticipé que la cession de certains actifs lui rapporterait une dizaine de milliards d’euros. Pour cela, l’État projetait, notamment, de céder ses titres du groupe ADP (Aéroports de Paris), une opération d’envergure. Mais, “la forte baisse de la capitalisation boursière de l’entreprise dans les jours qui ont suivi le premier confinement a rendu irréalisable l’opération qui a dès lors été suspendue”, rappelle la Cour. Ce qui a entraîné une perte (latente – l’Etat détenant toujours 50,6% des actions) pour l’État d’environ 9 milliards d’euros. En 2020, l’État n’aura finalement récupéré que 1,4 milliard d’euros par la cession de titres. Bien loin des 10 milliards espérés.

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Cour des comptes

L’État actionnaire à la rescousse

La crise sanitaire a plongé des fleurons de notre économie dans de graves difficultés économiques. En tant qu’actionnaire, l’Etat a choisi d’intervenir rapidement, notamment via l’Agence des participations de l’Etat (APE). Cette structure a joué un “rôle clé dans la mise en œuvre d’opérations de financement d’urgence ou de recapitalisation de plusieurs grandes entreprises publiques, dont Air-France-KLM, Renault, EDF et la SNCF”, salue la Cour. Ces opérations ont pris différentes formes : augmentations de capital, aides directes ou indirectes… Et ont coûté cher : 8,1 milliards d’euros.

Par ailleurs, d’autres secteurs où l’État détient des participations publiques ont parfois reçu, dans une moindre mesure, un soutien financier : c’est le cas des filières automobile et aéronautique qui ont bénéficié, respectivement, d’un plan de soutien de 199 millions d’euros et de 99 millions d’euros.

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Cour des comptes

À la fin de l’année 2020, l’État possédait un portefeuille de participations directes et indirectes dans des entreprises “valorisé à 145 milliards d’euros”, d’après la Cour des comptes. Au quotidien, trois entités sont chargées de gérer ce portefeuille : l’Agence des participations de l’État (APE), la Caisse des dépôts (CDC) et Bpifrance.

>> À lire aussi – L’Etat gère-t-il bien les entreprises dont il est actionnaire ?

Source Capital.fr

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