ANALYSE – Avec la disparition de la taxe d’habitation, les locataires ne contribuent plus au budget des communes, contrairement aux propriétaires qui voient leurs impôts fonciers s’envoler. L’ancien député Lionnel Luca dénonce une injustice anticonstitutionnelle.
Maire de Villeneuve-Loubet (16.580 habitants) et ancien député (Les Républicains) des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca ne décolère pas contre la suppression de la taxe d’habitation, devenue effective pour l’ensemble des résidences principales depuis janvier 2023.
Une promesse phare de la campagne d’Emmanuel Macron qui, pour cet élu de terrain, soulève un grave problème d’équité entre les contribuables. «Pour la première fois cette année, nous aurons à Villeneuve-Loubet comme ailleurs dans toutes les communes de France, deux catégories de citoyens: ceux qui paient l’impôt et ceux qui ne le paient pas, non pas du fait de leurs revenus, mais uniquement par rapport à leur habitat, explique-t-il. Ceux qui ne sont que locataires, même avec des revenus confortables, ne paieront pas l’impôt à la commune. Et ceux qui sont propriétaires, même avec de petits revenus, eux, paieront.»
Où est la justice de cette réforme ? Les locataires profitent comme les autres des services communaux, des travaux de réfection des trottoirs, de l’éclairage public, des crèches…
Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet
Une «inégalité de traitement extraordinaire» qui, à ses yeux, rend la fiscalité locale «anticonstitutionnelle» puisqu’elle…