Covid-19 : le protocole sur la vaccination en Ehpad détaillé

Covid-19 : le protocole sur la vaccination en Ehpad détaillé

Covid-19 : le protocole sur la vaccination en Ehpad détaillé

L’échéance se rapproche. D’après Le Monde, les premières personnes à qui sera administré le vaccin Pfizer-BioNTech seront des résidents d’établissements pour personnes âgées situé à Sevran (Seine-Saint-Denis) et Dijon (Côte-d’Or). La vaccination est programmée pour le dimanche 27 décembre. Pour organiser cette vaccination qui, dans une première phase concernera les résidents âgés et le personnel de ces établissements, un guide a été envoyé par le ministère de la Santé, mardi 22 décembre aux Agences régionales de santé (ARS) et aux fédérations du secteur du grand âge. Ce document précise les modalités de la mise en place de cette vaccination et rappelle en introduction que la vaccination est gratuite et n’est pas obligatoire. Pour qu’il soit mis en place, il ne manque plus que l’avis de la commission de vaccination de la Haute autorité de santé (HAS) qui doit être rendu d’ici à la fin de la semaine. Suite à cet avis, des supports d’informations sur le vaccin seront transmis aux résidents, à leur famille et aux professionnels.

Qui sera vacciné ?

Pour cette première phase de vaccination sont concernés les résidents ainsi que le personnel des établissements considéré comme “à risque”. Il peut s’agir aussi bien du personnel médical qu’administratif ou des animateurs intervenant de façon continue ou ponctuelle. Le protocole stipule toutefois que les bénévoles intervenant dans ces établissements ne seront pas concernés par cette première phase. En raison du secret médical, ce ne sera pas à l’établissement de savoir si son personnel présente ou non des comorbidités. “Nous allons adresser un courrier aux salariés en leur précisant bien qui est prioritaire. A eux ensuite de décider s’ils veulent se faire vacciner et d’aller voir leur médecin traitant pour la consultation pré-vaccinale”, a détaillé dans un point presse mardi 22 décembre, Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, représentant les établissements privés.

Pour ceux qui ont déjà eu la Covid-19, d’après la Haute autorité de santé (HAS), “il est préférable de respecter un délai minimal de trois mois à partir du début des symptômes avant de procéder à la vaccination”. En ce qui concerne les personnes cas contact, il est préconisé de faire un test avant de procéder à la vaccination.

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Comment le consentement sera-t-il recueilli ?

Aucune personne ne pourra être vaccinée si elle n’a pas donné son accord. Le protocole du ministère précise que ce consentement peut se faire par écrit ou par oral. Il doit être fait après la présentation d’une information claire sur le vaccin et des bénéfices et des risques pour le patient. Il peut être recueilli auprès de la personne âgée si elle est en mesure de donner un consentement libre et éclairé. Si ce n’est pas le cas, il faudra alors se tourner vers le tuteur ou la personne de confiance souvent désignée à l’entrée en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Dans son avis rendu le 21 décembre, le Comité consultatif national d’éthique précise que “dans tous les cas et même dans le régime de protection le plus fort, il faut veiller à faire primer la volonté de la personne dans la mesure où son état le permet”.

Si le résident est dans l’impossibilité de le faire “le témoignage de la personne de confiance l’emporte sur tout autre témoignage (famille, proche, tuteur, mandataire)”, souligne le protocole. Si la personne âgée n’a ni proche, ni famille “ cette décision peut associer un ou plusieurs membres de l’équipe soignante de l’établissement” est-il précisé.

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Ce consentement est déjà nécessaire pour la vaccination contre la grippe. “Pour cette vaccination, les autorisations peuvent être données oralement, car c’est une vaccination qui est entrée dans les usages, a rappelé Florence Arnaiz-Maumé. Pour la vaccination contre le Covid on sait bien que la rapidité de la mise sur le marché doit être expliquée et il faut un réel consentement. Nous aurions préféré que ce consentement soit obligatoirement écrit”, regrette-t-elle.

Il n’y a pas obligation de répondre tout de suite lorsque le consentement est demandé. “Si la personne souhaite bénéficier d’un temps de réflexion supplémentaire pour permettre une meilleure compréhension des informations reçues et mesurer les impacts de son choix, ce temps de réflexion lui est bien sûr accordé”, précise le protocole prévenant que “toutefois, si ce délai est incompatible avec le délai de calendrier de commande des vaccins, la vaccination lui sera reproposée ultérieurement”. Par ailleurs, il sera toujours possible de révoquer son consentement à tout moment avant la vaccination.

Quelle organisation pour la visite pré-vaccinale ?

Avant l’administration du vaccin, la personne âgée doit consulter son médecin traitant. Cette visite peut se faire en téléconsultation. Si ce n’est pas possible, la visite peut être organisée par le médecin coordinateur de l’Ehpad ou un autre médecin généraliste. Ce rendez-vous permet d’éliminer les contre indications, d’évaluer le bénéfice risque de la vaccination et de recueillir le consentement. Elle permettra aussi de “rechercher les antécédents d’allergie, les épisodes infectieux en cours, ainsi que la date de vaccination antigrippale, celle-ci devant avoir eu lieu au moins 3 semaines avant la vaccination contre la Covid-19”, détaille le protocole. La vaccination ne sera réalisée que sur prescription médicale. Les éléments de cette consultation devront ensuite être entrés dans le système d’information “vaccin Covid” opérationnel à partir du 4 janvier et qui permettra d’assurer le suivi de la vaccination.

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Comment le vaccin arrivera-t-il dans les établissements ?

Les établissements publics hospitaliers qui accueillent des personnes âgées et les Unités de soins de longue durée (USLD) sont les premiers établissements qui vont recevoir les vaccins. Ils représentent 25% des 7.000 établissements accueillant des personnes âgées. Comme ils disposent de leur propre pharmacie, les vaccins leurs seront directement livrés. Pour les autres, les vaccins seront livrés dans les pharmacies d’officine avec lesquelles les établissements ont l’habitude de travailler notamment pour la fourniture des médicaments. À partir du moment où les vaccins arrivent en pharmacie, pour des raisons de conservation, les vaccins devront être administrés dans les 5 jours. Un rappel doit être effectué 21 jours plus tard.

Les livraisons se feront en fonction des besoins exprimés par les établissements. Le protocole parle de trois livraisons. Une première en fonction des premiers consentements recueillis, une deuxième, trois semaines après pour le rappel et pour satisfaire les personnes qui ont donné leur consentement plus tard. Une troisième livraison doit permettre de faire le rappel de ces personnes.

Quelle organisation le jour J ?

La vaccination peut être effectuée par un médecin ou un infirmier, sous contrôle d’un médecin. A l’issue de la première injection une surveillance d’au minimum 15 minutes doit être réalisée. Comme pour la vaccination contre la grippe, la vaccination contre la Covid-19 en établissement peut être effectuée en chambre. Avant chaque vaccination, le personnel médical devra s’assurer de l’identité de la personne et vérifier qu’elle ne présente pas une contre-indication temporaire à la vaccination, qu’elle a bien eu une visite médicale et qu’elle est bien consentante. “En cas de difficulté d’ordre médical, l’astreinte hospitalière gériatrique habituelle de l’établissement mise en place depuis le début de la crise sanitaire doit être sollicitée”, indique le protocole. Si au moment de la vaccination un résident revient sur son choix, il ne sera pas vacciné.

Quel suivi après la vaccination ?

Une attention particulière est portée aux effets secondaires qui pourraient survenir après la vaccination. Une annexe du guide du ministère détaille d’ailleurs le protocole de prise en charge d’une réaction allergique lors de la vaccination. “Il s’agit d’une complication exceptionnelle de la vaccination, estimée à moins de 1 cas sur 100.000 doses”, précise le document qui indique qu’une trousse d’urgence doit être mise à disposition lors de la vaccination.

Une plateforme sera mise en place pour le suivi des vaccins et recueillir les différents effets indésirables et vérifier que des formes graves ne se développent pas. L’ensemble de la procédure (consultation pré-vaccinale, consentement, vaccination, suivi) est inscrit dans le dossier médical du résident et retracé dans le système d’information de suivi de la vaccination (Vaccin-Covid). Comme pour les autres vaccins, le numéro de lot est enregistré.

Source Capital.fr

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