Gouvernance, salaires, formation… la réforme du grand-âge que veulent les directeurs d’établissements

Gouvernance, salaires, formation… la réforme du grand-âge que veulent les directeurs d’établissements

Gouvernance, salaires, formation… la réforme du grand-âge que veulent les directeurs d’établissements

Ils ne veulent pas de mesurettes mais un vrai big bang. La Fédération nationale des associations et des directeurs d’établissements et de services pour les personnes âgées (Fnadepa), qui regroupe 1.200 directeurs, a présenté, ce mercredi 10 mars, 25 propositions pour réformer durablement l’accompagnement des personnes âgées. “La réforme de l’accompagnement du grand-âge n’est plus seulement nécessaire, elle est devenue vitale pour nos aînés d’aujourd’hui, et pour notre Nation demain”, insiste la Fédération. Mais pour le moment, le calendrier n’a pas encore été précisé. “Cette réforme est sur les rails, nous sommes en train de la finaliser”, a précisé Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie à l’occasion d’une audition en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale ce mercredi 10 mars. “Je me bats et je continue de me battre pour qu’elle soit inscrite dans le calendrier parlementaire. Je ne peux pas vous donner de date car je ne le sais pas”, a-t-elle ajouté.

Lasse d’attendre, la Fédération a donc décidé de présenter sa propre feuille de route. Le cahier des charges est dense avec aussi bien la demande de revalorisations des métiers que la refonte de la gouvernance du secteur et de son financement. Proposition phare, la gestion du secteur du grand-âge. Aujourd’hui, deux acteurs principaux interviennent : l’Agence régionale de santé (ARS), soit l’Etat, et les départements. Or, d’après la Fnadepa, “l’accompagnement des personnes âgées souffre de complexités organisationnelles et administratives et de fortes disparités territoriales”. Selon eux, la gouvernance exclusive du secteur du grand-âge doit revenir aux ARS qui auraient alors la responsabilité des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) mais aussi des résidences autonomie et des services à domicile (Saad/Ssiad) “au travers d’ARS transformées en ARSA soit Agences régionales de santé et de l’autonomie”.

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Cette uniformisation, qui permettrait de proposer les mêmes tarifs sur l’ensemble du territoire, risque de fortement déplaire aux départements qui aujourd’hui gèrent notamment le secteur de l’aide à domicile. “Les ARSA bénéficieront nécessairement d’un renforcement des effectifs des délégations départementales”, assure la Fédération tout en affirmant que les départements poursuivront leurs missions en matière de prévention.

Près de 10 milliards d’euros pour financer le secteur

Ensuite, pour réussir une réforme de grande ampleur du secteur du grand-âge, il faut, selon la Fnadepa, y mettre les moyens. “Afin de rénover en profondeur l’accompagnement des personnes âgées, il est nécessaire d’y consacrer un budget ambitieux à hauteur de 9,2 milliards d’euros. Sans cela, il sera impossible de réaliser les réformes nécessaires telles que l’augmentation du nombre de professionnels ou la revalorisation des aides à domicile et des professionnels des résidences autonomie”.

Au-delà de la gouvernance, un travail doit être réalisé pour rendre les métiers du grand âge plus attractifs. Si le secteur recrute en grand nombre, il peine à trouver des candidats. Il faudrait, pour répondre à la demande, former près de 35.000 professionnels d’ici 2025. Cette revalorisation passe, selon la Fnadepa, par un renforcement de la formation et de la qualification des professionnels. Les directeurs proposent notamment de “décloisonner les métiers” avec un socle commun de formation pour les aides-soignants et les accompagnants éducatifs et sociaux. Même souci d’ouverture au niveau de la rémunération. Le Ségur de la santé, qui a permis une revalorisation des personnels des hôpitaux mais aussi des Ehpad, ne concerne pas le secteur de l’aide à domicile. Résultat, d’après la Fnadepa cette situation crée “une concurrence inéquitable entre structures conduisant à la fuite des professionnels vers les Ehpad ou l’hôpital”. Ils demandent que tous les professionnels du grand-âge soient concernés par cette revalorisation. “C’est l’ensemble des rémunérations du secteur médico-social qui doit être remis à plat et repensé en transversalité”, préconise la Fédération.

Enfin, le groupement de professionnels suggère de renforcer l’implication des personnes âgées et de leurs proches dans les décisions. Il s’agirait par exemple d’encourager les enquêtes de satisfaction de façon régulière en établissement ou encore d’instaurer un conseil des seniors au sein de chaque commune de plus de 10.000 habitants. Afin d’assurer un meilleur suivi des personnes âgées en perte d’autonomie, la Fnadepa demande la pérennisation des référents “gériatrie” mis en place au sein des Samu au début de la crise Covid, pour “adapter les prises en charge, orienter au mieux et au plus vite les personnes âgées, notamment la nuit et conseiller les professionnels qui les accompagnent”. Elle suggère aussi d’organiser aux urgences un accueil spécifique pour les personnes âgées en perte d’autonomie et la création de places d’accueil en urgence dans les Ehpad et résidences autonomie pour “fluidifier les sorties d’hospitalisation et limiter le temps passé à l’hôpital”.

Source Capital.fr

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