Le Comité de suivi des retraites appelle à réformer le régime

Le Comité de suivi des retraites appelle à réformer le régime

Le Comité de suivi des retraites appelle à réformer le régime

Un avis qui va être scruté avec beaucoup d’attention. Le Comité de suivi des retraites (CSR) a publié, ce jeudi 22 septembre, son neuvième avis. Cet organisme, composé d’experts, a pour but d’alerter le gouvernement en cas de dérive financière du système. Il s’appuie pour cela sur le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraités (Cor), publié le 15 septembre dernier. Sans surprise, il partage l’analyse du Cor selon laquelle les finances du régime vont se dégrader à partir de 2023 et pour les 25 prochaines années. “Cette année, les déficits moyens anticipés sur 25 ans deviennent substantiels quelle que soit la convention de calcul retenue pour évaluer les ressources du système”, écrit le CSR.

Il appelle cependant à prendre avec beaucoup de précautions les hypothèses de croissance utilisées pour les projections du Cor. Il invite à garder en tête que, dans les prochaines années, la croissance pourrait être nulle, ou que notre économie pourrait même entrer en récession. Ce qui aggraverait encore plus les déficits du régime. “Si jamais cette perspective devait se confirmer, se poserait comme en 2020 la question de laisser filer à nouveau le déficit du système de retraite, pour contribuer de nouveau au soutien de l’économie”, préviennent les experts. Si le CSR rappelle que les réformes passées ont permis d’améliorer les finances, il est nécessaire de “reposer la question des voies d’équilibrage du système de retraite”, estime le CSR, tout en précisant qu’il ne lui appartient pas de sélectionner une manière unique d’y répondre.

Pour rétablir les finances du régime, le Comité de suivi des retraites évoque le triptyque classique : hausse des cotisations, baisse des pensions ou hausse de l’âge d’ouverture des droits. Si les deux premiers leviers sont rapidement balayés, le CSR s’attarde plus sur la question de l’âge de départ à la retraite. Il rappelle que le report de l’âge légal n’est pas le seul levier existant même s’il est le plus “rémunérateur” pour les finances du régime. Il est aussi possible de jouer sur la durée d’assurance pour obtenir le taux plein, l’âge d’annulation de la décote ou encore le niveau de la décote et de la surcote.

Les “aisés” plus épargnés

Si l’on s’attarde sur un report de l’âge légal, le comité estime que cette mesure “a surtout un effet plus marqué sur la durée de la retraite pour les individus à plus faible pension, même s’il est compensé en partie par l’obtention de droits plus élevés. La mesure épargne largement les retraités plus aisés qui partent spontanément au-delà de l’âge minimal”, alerte le CSR.

Les experts mettent aussi en lumière la réduction mécanique de la durée passée à la retraite. Baisse qui pourrait être amplifiée si l’espérance de vie stagne. “Il faut dans ce cas assumer le fait que ceci puisse conduire à un nouveau repli de la durée moyenne de la retraite, compte tenu de la nouvelle trajectoire d’espérance de vie, en le présentant comme le prix à payer pour la stabilité des prélèvements et le fait de ne pas réduire le niveau de vie relatif des retraités au-delà des baisses déjà attendues, ou bien le justifier par la nécessité de redéploiement de ressources budgétaires pour le financement d’autres besoins économiques et sociaux”, met en garde le CSR. Il conseille donc, en cas de mesure d’âge, de mettre en place des clauses d’ajustement, en fonction de l’évolution de l’espérance de vie. Ce dispositif pourrait “prendre la forme d’une clause de revoyure en cas d’évolution très en deçà des hypothèses actuelles”, préconise-t-il.


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Mettre en place des mesures d’accompagnement

Le comité liste aussi les mesures qui devraient accompagner un relèvement de l’âge de départ à la retraite. Il faudrait, selon lui, renforcer la formation professionnelle “notamment si la transition énergétique doit s’accompagner de réallocations de main-d’œuvre”, précise-t-il. Mais aussi lutter contre les discriminations liées à l’âge et améliorer la prise en compte de la pénibilité.

Enfin, en rappel du projet de régime universel, définitivement abandonné lors de la précédente mandature, le CSR pousse à travailler sur l’harmonisation des régimes de retraite. “Sans reprendre une réforme d’ensemble dont les conditions ne sont pas aujourd’hui réunies, le moment viendra d’unifier les avantages familiaux ou les pensions de réversion”, juge-t-il. Une réforme des retraites ne passant pas uniquement par une question d’âge de départ.

Source Capital.fr

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