Les réformes des retraites, un rempart contre le futur choc démographique ?

Les réformes des retraites, un rempart contre le futur choc démographique ?

Les réformes des retraites, un rempart contre le futur choc démographique ?

L’impact sera-t-il plus ou moins fort ? Dans une note publiée ce mercredi 20 juillet, France Stratégie se demande si le choc démographique prévu pour les années 2030-2040 sera soutenable pour les finances de la protection sociale. Pour cette analyse, l’institution rattachée à la Première ministre utilise une méthode originale de projection. Elle réalise une simulation en se demandant quelles seraient les dépenses et recettes de protection sociale si la population avait aujourd’hui le niveau d’âge attendu dans les années 2030-2040. D’après l’Insee, dans les années 2030, la part de la population ayant plus de 65 ans atteindrait plus de 25% contre moins de 20% aujourd’hui.

Ce vieillissement prévisible de la population aura donc un impact sur les dépenses de protection sociale (santé, retraite…). “En raisonnant à niveau inchangé de prestations et contributions par tête à chaque âge, on montre que si la pyramide des âges avait été en 2019 celle attendue pour 2040, les dépenses de protection sociale auraient été supérieures de 100 milliards d’euros à leur valeur observée ; et les recettes inférieures de 20 milliards”, pointe l’auteur de l’étude Pierre-Yves Cusset. S’il ne s’agit ni de projections ni de prévisions, ces chiffres permettent de se faire une idée du financement nécessaire de la protection sociale dans une situation de vieillissement accru de la population.

Au premier abord, le chiffre peut sembler impressionnant. Mais l’étude rappelle que cette pression financière est “du même ordre de grandeur que celle subie ces vingt dernières années”. Et que, déjà, des réformes ont été mises en œuvre pour “absorber ce choc”, comme la création de la Contribution sociale généralisée (CSG) mais aussi les différentes réformes des retraites.

Le choc démographique en partie absorbé

Si l’on s’attarde sur la question des finances du régime de retraite, point souvent mis en avant pour défendre un report de l’âge légal de départ, France Stratégie est loin de dramatiser la situation. Une partie de ce choc démographique semble pouvoir être absorbée grâce au résultat attendu des réformes passées. C’est le cas par exemple pour le calcul des droits à retraite et la revalorisation de pensions qui, depuis 1993, ne sont plus revalorisées sur l’évolution des salaires mais sur celle des prix. Or depuis cette période, la plupart du temps, les salaires ont évolué plus rapidement que les prix, ce qui a eu pour conséquence une progression des pensions moins rapide que celle des salaires et donc un ralentissement des dépenses en matière de protection sociale. “Ce changement du mode d’indexation a eu pour effet de modérer la croissance des dépenses de retraites lorsqu’on les rapporte au PIB”, pointe l’analyse.

Ensuite, le relèvement progressif de l’âge effectif de départ à la retraite, qui “devrait passer de 62,2 ans en 2019 à un peu moins de 64 ans au milieu de la décennie 2030”, comme l’indique la note d’analyse, va lui aussi ralentir le niveau de dépenses et augmenter celui des recettes, grâce à un poids plus important des cotisations perçues. Ainsi, les réformes décidées dans le passé “devraient permettre d’absorber au moins les trois quarts de l’impact total du vieillissement sur nos comptes sociaux”, écrit l’organisme.


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Mais le tableau n’est pas pour autant totalement rose. Car si une partie des dépenses supplémentaires liées au vieillissement de la population devrait être couverte, un besoin de financement existera toujours. “Notre système de protection sociale devra encore s’adapter au choc à venir, qu’il s’agisse de combler le besoin de financement restant (entre 0,6 et 1,4 point de PIB en 2040), ou de financer des besoins nouveaux”, prévient France Stratégie.

Source Capital.fr

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