DÉCRYPTAGE – Économiquement, la justification d’une réforme est pourtant plus forte qu’avant: les déficits vont s’envoler et le besoin de financement du système va être atomisé.
La crise du Covid-19 a enterré la réforme Macron des retraites. Socialement, rouvrir avant 2022 les plaies d’un sujet de cette ampleur serait dangereux, alors que l’urgence est de contenir l’explosion du chômage et de combattre une crise économique sans précédent. Politiquement, le président a également intérêt à mettre sous le tapis son projet qui, après deux ans de concertation, a été adopté en première lecture à l’Assemblée grâce au 49-3. Et cela en raison notamment de promesses qui se sont révélées fausses: que l’âge de départ à la retraite ne bougerait pas et qu’un euro cotisé donnerait les mêmes droits pour tous.
Économiquement, la justification d’une réforme est pourtant plus forte qu’avant: avec l’explosion du chômage et la chute des rentrées de cotisation, les déficits vont s’envoler et le besoin de financement du système, que le COR estimait avec beaucoup d’optimisme à 12 milliards d’euros à horizon de cinq ans, va être atomisé.
Sans compter qu’avec l’effondrement attendu du PIB