Réforme des retraites : “Le Sénat peut montrer un autre spectacle que l’Assemblée nationale”, selon François Patriat

Réforme des retraites : “Le Sénat peut montrer un autre spectacle que l’Assemblée nationale”, selon François Patriat

Réforme des retraites : “Le Sénat peut montrer un autre spectacle que l’Assemblée nationale”, selon François Patriat

Capital : Comment envisagez-vous l’étude du texte au Sénat ?

François Patriat : Nous sommes impatients de faire la démonstration que le Sénat est capable de montrer un autre spectacle que celui désolant de l’Assemblée nationale. Le débat devrait se faire dans un climat certes politiquement musclé, mais respectueux, sans outrance, sans quolibets, sans injures et sans dérapage. Le Sénat va redorer son blason dans cette affaire, montrer que le Parlement peut donner une image de respectabilité et de dialogue.

Capital : Prévoyez-vous des ajustements au texte en déposant des amendements ?

François Patriat : J’ai toujours dit qu’il n’y avait plus beaucoup de grain à moudre. Pourquoi ? J’étais de ceux qui étaient partisans d’en mettre le maximum dans le texte présenté au Parlement. Notre groupe (Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants, ndlr) va se caler sur les amendements qui ont été déposés à l’Assemblée nationale. Nous sommes d’accord avec eux. Notre rôle, que les choses soient claires et d’assurer la majorité sur ce texte.

Capital : Craignez-vous des demandes supplémentaires des Républicains, majoritaires au Sénat ?

François Patriat : Oui, bien sûr. Ils ont déjà annoncé qu’ils voulaient des mesures pour les femmes ayant élevé au moins trois enfants, pour la réversion ou encore pour introduire une part de capitalisation. Ils veulent maintenant montrer que c’est leur texte de loi. J’ai le sentiment que les Républicains et les centristes vont vouloir se démarquer en en demandant plus. Mais ils seront mis devant leurs contradictions. Il ne faut pas oublier qu’ils demandaient un report de l’âge à 65 ans pendant la campagne présidentielle. Il faut savoir s’ils veulent une réforme équilibrée ou une réforme factice. Mais je pense qu’ils voteront largement ce texte.

Capital : Vous attendez-vous à de nombreux amendements de l’ensemble des sénateurs ?

François Patriat : J’imagine bien que les socialistes, les communistes et les verts vont vouloir s’opposer au texte. Ils feront sans doute des dépôts d’amendements. Est-ce qu’ils vont aller au blocage en en déposant 5.000 ? Si on est plutôt autour de 1.000 ou 1.500 amendements, cela permettra d’avoir un débat plus serein.


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Capital : Combien de temps doivent durer les débats ?

François Patriat : Nous aurons plus de temps que l’Assemblée nationale. Nous commençons en commission des affaires sociales à partir du 27 février et dans l’hémicycle le 2 mars. Nous aurons 11 jours plein, dont les week-ends, contre 9 jours à l’Assemblée nationale. L’examen doit s’arrêter le dimanche 12 mars à minuit.

Capital : Pensez-vous que ce sera suffisant pour gagner la bataille de l’opinion qui est aujourd’hui en grande majorité contre la réforme ?

François Patriat : Nous devons surtout parler à ceux qui sont pénalisés par les injustices d’aujourd’hui : les carrières longues, les carrières hachées, ceux qui ont exercé des métiers pénibles. Je rappelle aussi qu’une loi sur les retraites n’est pas faite pour être la rédemption de toutes les difficultés de la vie. La retraite, ce n’est que la traduction de la carrière. Si vous avez eu une carrière hachée, ce n’est pas à la retraite que l’on va tout rattraper. Nous demandons aux Français des efforts supplémentaires, et non des moindres puisqu’il s’agit de travailler plus longtemps. Mais à nous de montrer que, dans le même temps, nous corrigeons des injustices, par exemple pour ceux qui ont réalisé des travaux d’utilité collective et pour lesquels nous voulons comptabiliser les trimestres, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.


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Source Capital.fr

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