Retraite : ces solutions épineuses pour rétablir l’équilibre du régime

Retraite : ces solutions épineuses pour rétablir l’équilibre du régime

Retraite : ces solutions épineuses pour rétablir l’équilibre du régime

Prendre son temps ou faire au plus vite. C’est à ce dilemme que doit faire face le gouvernement en matière de réforme des retraites. Si les discussions sur la création d’un régime universel ont été reportées à l’année prochaine, la question des finances du régime se pose dès à présent. D’après une note transmise par le Conseil d’orientation des retraites (Cor) au gouvernement, en 2020 le déficit du régime de retraite devrait dépasser 25 milliards d’euros. Un chiffre en hausse de 20% par rapport aux prévisions du Cor présentées en novembre 2019.

Pour l’Institut Montaigne, groupe de réflexion libéral, les mesures à prendre pour retrouver l’équilibre du régime ne doivent pas trop tarder car elles mettent toujours du temps à produire leurs effets. Dans la note, “réformer les retraites en temps de crise”, publiée ce mardi 27 octobre, l’organisme estime que “si les réformes de financement étaient nécessaires auparavant au regard des données publiées dans ces rapports il y a un an, elles sont devenues indispensables : la crise accélère la dégradation financière de notre régime et la nécessité de sa réforme”.

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Les auteurs de la note restent cependant prudents. Ils précisent bien qu’une telle réforme peut être anxiogène et qu’elle doit “dans la mesure du possible, être menée dans la concertation avec les partenaires sociaux”. Faut-il alors repartir là où l’on s’était arrêté en mars 2019 avec un texte qui est passé en force à l’Assemblée nationale et une conférence de financement organisée avec les partenaires sociaux pour rétablir l’équilibre du régime ? Non, selon l’Institut Montaigne pour qui l’urgence de la situation amène à prendre des mesures paramétriques plutôt qu’à repenser le système dans son intégralité.

Si elle écarte d’emblée la possibilité d’augmenter les cotisations ou de baisser les pensions, la note juge que l’accroissement de l’âge de départ à la retraite est l’option qui apparaît comme “la plus favorable pour l’activité économique à moyen et long terme dans son ensemble”. La mécanique est simple : plus les gens partent tard du marché du travail, plus ils cotisent, ce qui augmente les ressources du régime. “C’est ce supplément de travail qui créera de nouveaux emplois, et non le départ prématuré en retraite, qui au contraire réduira la masse de travail et le niveau d’activité économique”, affirme la note. L’Institut va plus loin en chiffrant entre 8 et 9 mois l’allongement nécessaire de la durée de cotisation.

Il existe cependant un biais. Cette solution ne prend pas en compte les difficultés que rencontrent bon nombre d’actifs à rester en emploi avant de partir à la retraite. En effet, d’après les chiffres de la Dares, organisme de statistiques rattaché au ministère du Travail, en moyenne en 2018, 56% des personnes âgées de 55 à 64 ans étaient encore actives. Donc, pour envisager de travailler plus longtemps, il faut d’abord que les personnes qui partent à la retraite conservent leur emploi. Un sujet qui semble préoccuper le gouvernement puisque ce dernier prévoit de réfléchir à la question avec les partenaires sociaux dans le courant du mois de novembre.

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Le recul de l’âge de départ à la retraite n’est pas la seule proposition inscrite dans la note. Une autre piste intermédiaire est proposée : adapter (allonger) le temps de travail des actifs. Une mesure qui “ permettrait d’accroître le pouvoir d’achat de ces derniers et, parallèlement, les cotisations perçues par les régimes de retraite, mais elle ne pourrait régler, seule, la question de la viabilité financière du système”, prévient le document.

Enfin, une autre mesure suggérée dans cette note est pour le moins explosive : supprimer les régimes spéciaux. L’Institut Montaigne revient à la charge sur une proposition déjà évoquée dans le cadre de la réforme des retraites, préconisations à l’appui. Il juge que l’équilibre financier de ces régimes coûte plusieurs milliards d’euros de subventions budgétaires. Sommes qui pourraient être utilisées autrement. Ainsi, la suppression de ces régimes pourrait par exemple permettre aux chômeurs depuis mars 2020 “de bénéficier de droits à hauteur du dernier salaire perçu et non pas à hauteur de leurs prestations d’assurance chômage”, suggère la note. Pas sûr pour autant que le gouvernement soit pressé de se frotter à ce sujet.

Source Capital.fr

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