Retraite : différents scénarios pour accélérer un retour dans le vert avant 2070

Retraite : différents scénarios pour accélérer un retour dans le vert avant 2070

Retraite : différents scénarios pour accélérer un retour dans le vert avant 2070

Le trou se réduit légèrement. D’abord annoncé à 30 milliards, puis à 25 milliards, d’après le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (Cor), que Capital a pu consulter, le déficit du régime de retraite en 2020 devrait finalement atteindre 23,5 milliards. Une dégradation “essentiellement conjoncturelle”, pointe le Cor. Toutefois, ces résultats sont encore à manier avec précaution car le Cor précise que “ce rapport intègre ainsi les éléments connus à sa date d’élaboration, c’est-à-dire les perspectives économiques anticipées avant la décision du gouvernement relative au nouveau confinement entré en vigueur le 30 octobre 2020. De même, la surmortalité liée à la Covid est évaluée pour la première vague du printemps 2020 mais les effets de la deuxième vague actuelle ne sont pas pris en compte dans ce rapport”. Tous les effets de la crise sanitaire ne se font pas encore ressentir dans ces résultats qui demeurent donc provisoires.

D’après le rapport annuel, la part des dépenses de retraite dans le Produit intérieur brut (PIB) devrait passer de 13,6% en 2019 à 15,2% en 2020. Elle devrait ensuite se stabiliser autour de 14% et selon les scénarios de croissance être comprise entre 11,6% et 13,4% d’ici à 2070. Pour comprendre les raisons de ce déficit, il faut d’abord regarder du côté des dépenses. Le Cor note qu’à “court terme, les dépenses du système de retraite sont très peu affectées par la crise sanitaire. D’une part, le nombre de retraités n’est que faiblement impacté par la surmortalité des personnes âgées due à la Covid, une diminution d’un peu plus de 0,1%. D’autre part, les pensions indexées sur les prix sont très largement indépendantes du contexte économique. Résultat, la crise sanitaire n’entraîne pas de baisse des prestations versées ni du nombre de personnes concernées.

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La crise sanitaire pèse beaucoup plus sur les ressources du régime. D’après les prévisions, elles devraient baisser de 5,1% par rapport à 2019. Une chute qui s’explique par le recours massif au chômage partiel, la baisse de l’emploi et les reports de paiement des cotisations décidés pour les travailleurs indépendants. Ce recul pourrait être encore plus important car il ne prend pas en compte les nouveaux reports entrés en vigueur suite à l’annonce du reconfinement.

Un retour dans le vert en 2070

L’analyse du conseil sur le plus long terme, montre que c’est dans les années 2070 que le régime pourrait passer au vert. Le tout sans prendre de nouvelles mesures particulières. La part des dépenses de retraite baisserait malgré le vieillissement de la population. Ce recul serait lié à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite qui passerait de 62,2 ans en 2019 à un peu moins de 64 ans vers 2040, le tout “à législation inchangée”, précise le Cor. Il s’agirait des effets des précédentes réformes comme la réforme Touraine qui augmente progressivement le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir le taux plein mais aussi de la progression du taux d’emploi des seniors. A cela s’ajoute la moindre acquisition de droits par les assurés pendant la crise actuelle et qui partiront à la retraite pendant cette période.

Des pistes pour accélérer le retour à l’équilibre avant cette période

Même si le rapport du Cor montre que les effets de la crise sanitaire devraient s’atténuer progressivement d’ici à 2070, il établit des scénarios pour accélérer le retour à l’équilibre du régime de retraite. Rien de nouveau sur les leviers qui peuvent être activés. Trois possibilités existent : la baisse des pensions, le relèvement de l’âge de départ à la retraite ou la hausse des cotisations. Dans le contexte actuel, le sujet est délicat et le Cor prend ses précautions. “Ces simulations ont une vocation pédagogique ; elles ne constituent en aucune manière des propositions de réforme”, rappelle-t-il. Il faut également noter que le résultat de ces simulations dépend aussi des différents scénarios de croissance que le Cor peut retenir.

Prenons d’abord l’âge légal de départ à la retraite. Dans le scénario de croissance le plus détaillé par le Cor (1,3% par an et un taux de cotisation constant), pour équilibrer structurellement le système de retraite chaque année jusqu’à 2070 via le seul levier de l’âge de départ à la retraite, “il serait nécessaire de porter cet âge à 64,2 ans en 2030, soit 1,1 an de plus qu’à législation inchangée, et il serait possible de la ramener à 64 ans en 2070, soit 0,1 an de plus qu’à législation inchangée”. Sur le long terme, cela montre donc que l’âge de départ à la retraite augmentant progressivement du fait des réformes déjà votées, la crise sanitaire n’aurait pas d’impact important sur de nouvelles mesures de relèvement à prendre.

Si l’on prend cette fois le levier du niveau de pension, toujours dans le même scénario de croissance, “il faudrait que la pension moyenne relative baisse de 0,2 point supplémentaire par rapport à son niveau atteint spontanément à législation inchangée pour neutraliser la part structurelle du déficit à l’horizon 2070”, relève le Cor. Mais si l’on se fixe un retour à l’équilibre plus précoce, en 2030, l’effort serait alors beaucoup plus important, les pensions devraient alors baisser de 3,2 points à l’horizon 2030. Enfin, si le choix se porte sur une hausse des cotisations, pour atteindre l’équilibre en 2070, il faudrait alors qu’elles augmentent de 0,2 point. Avec un retour à l’équilibre en 2030, l’ajustement nécessaire serait de 2,1 points.

Comme on le voit, les mesures à prendre pour rétablir l’équilibre du régime dépendent de l’objectif fixé. Logiquement, plus il est proche, plus un effort important sera demandé car l’impact de la crise sanitaire se fera encore ressentir fortement. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement, car l’ampleur des réformes dépendra de la date qu’il se fixe pour un retour à l’équilibre du système de retraite.

Source Capital.fr

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