Epargner ? oui mais combien ?

Epargner ? oui mais combien ?

En cas de coup dur ou de dépense imprévue, disposer de liquidités mobilisables immédiatement permet d’éviter le recours au crédit à la consommation. Indispensable, l’épargne de précaution se constitue progressivement. Conseils pratiques.

Gérer son argent n’est pas toujours évident, et ce pour les foyers aux faibles ressources tout comme – parfois -pour ceux disposant de revenus confortables. Parmi les ménages épaulés par Crésus – une association venant en aide aux personnes en difficultés financières – 2% touchent le revenu de solidarité active (RSA) et 11% gagnent plus de 3 500 euros par mois. Leur point commun : la difficulté à se constituer une épargne de précaution. C’est-à-dire un « matelas de sécurité servant à faire face aux coups durs et aux aléas de la vie comme la perte d’un emploi, des travaux dans son logement ou la réparation de son véhicule », selon Véronique Lopez, responsable marketing épargne au Crédit Agricole.

D’accord sur cette définition, Maxime Pekkip, chargé de mission au sein de Crésus, ajoute que cette réserve d’argent est la garante de l’autonomie financière des ménages. « Nous sommes tous fragiles, mais notre niveau de vulnérabilité dépend de l’épargne dont on dispose. Certains sont fragiles au point qu’une machine à laver en panne va provoquer un cortège de difficultés, quand d’autres ne parviennent pas à se constituer un apport pour acquérir leur logement », explique le porte-parole de Crésus. De fait, l’épargne de précaution « permet d’éviter de dépendre d’établissements financiers, d’organismes d’aide sociale ou de tiers et d’avoir recours au crédit au premier coup dur ».

Quelle somme faut-il épargner ?

Epargner ? oui mais combien ?Concrètement, Crésus préconise d’épargner au moins 10% de l’ensemble de ses ressources disponibles : salaire, traitement, pension de retraite, RSA, mais aussi éventuelles plus-values tirées de son épargne (intérêts, dividendes, rentes…). Cette règle est valable quel que soit le nombre de personnes dans le foyer. « Il s’agit du critère qui nous permet de dire qu’une personne est stabilisée », ajoute Maxime Pekkip. Au Crédit Agricole, il n’y a pas de règle intrinsèque – la banque mettant en avant le rôle du conseiller afin de déterminer une stratégie d’épargne personnalisée – mais un objectif : avoir plusieurs mois de salaire d’avance.

« Dans le cadre de notre démarche commerciale, nous préconisons de mettre 6 mois de revenus de côté », détaille Véronique Lopez. « Il s’agit évidemment d’une moyenne, car si vous gagnez 1 000 euros ou 10 000 euros mensuels, les sommes en jeu ne sont pas les mêmes », explique la responsable de l’offre épargne de la banque verte. Les clients gagnant 1 000 à 1 200 euros mensuels devant si possible immobiliser davantage, quand, à l’inverse, les personnes aux plus hauts revenus peuvent se limiter à 3 mois de salaire.

L’épargne de précaution distincte de l’apport personnel

L’achat de sa résidence – et le prêt immobilier l’accompagnant – peut être l’élément déclencheur de difficultés financières. « 37% des personnes qui font appel à nous sont propriétaires et, souvent, c’est l’accession à la propriété et les frais imprévus (travaux supplémentaires, taxe foncière…) qui provoquent le crédit de trop et entraînent dans la spirale du surendettement », met en évidence Maxime Pekkip de Crésus.

Pour se prémunir de ce risque, il est recommandé de ne pas assécher son épargne de précaution pour constituer son apport personnel. Par ailleurs, les emprunteurs doivent continuer, tout en remboursant leurs mensualités, de mettre régulièrement de l’argent de côté. « Même en cas d’emprunt, il faut toujours respecter la règle des 10% », insiste le porte-parole de l’association.

Quel est le support adéquat ?

L’épargne de précaution « doit être toujours disponible et le ménage doit pouvoir puiser dedans sans frais », explique la responsable du Crédit Agricole. Deux supports remplissent ces objectifs : le compte courant et le livret d’épargne. Mais c’est le second qui a la préférence des personnes interrogées. Maxime Pekkip de Crésus met d’abord en évidence sa rémunération : « On peut tout laisser sur son compte courant, mais, même si la rémunération des livrets est basse, c’est mieux que rien ». De son côté, Véronique Lopez du Crédit Agricole insiste aussi sur sa praticité : « Loger son épargne de précaution sur un livret permet de ne pas la mélanger avec le budget du ménage, avec ses dépenses courantes », avance-t-elle.

Une fois convaincu de l’intérêt du livret, reste maintenant à le choisir ! Une opération qui n’est pas si évidente car, concernant ce support, les banques se montrent plutôt inventives. Entre le traditionnel Livret A et les produits maisons, les établissements bancaires commercialisent parfois une dizaine de livrets. Ces derniers fonctionnant tous de la même façon, c’est leur rémunération qui permet essentiellement de les départager. Et compte tenu de la faiblesse actuelle des taux d’intérêt, la balance penche davantage en la faveur des livrets réglementés défiscalisés : Livret A et LDD rémunérés à 0,75% et, pour les personnes éligibles, le LEP dont le taux grimpe à 1,25%. « Aujourd’hui, ce sont les livrets réglementés, nets de fiscalité, que nous recommandons à nos clients. Lorsque leur plafond légal est atteint, les livrets bancaires, tels les comptes sur livret sociétaires ou les livrets régionaux au Crédit Agricole, peuvent venir en complément », nuance néanmoins Véronique Lopez.

Comment alimenter son livret d’épargne ?

Epargner ? oui mais combien ?« L’épargne de précaution se construit progressivement. Sa constitution peut commencer dès le plus jeune âge, en ouvrant un Livret A à son enfant et en versant dessus ses étrennes », explique la responsable du Crédit Agricole. Néanmoins, la plupart du temps, c’est bien à l’âge adulte, une fois décroché son premier emploi, que la constitution de cette réserve débute. Pour ce faire, le Crédit Agricole et Crésus préconisent tous deux de virer à la fin du mois son surplus de trésorerie sur un livret d’épargne. L’association déconseille toutefois aux ménages au budget serré de programmer des virements automatiques, ces opérations récurrentes pouvant être à l’origine de découverts bancaires. « Nous constatons dans les dossiers que nous traitons que les virements programmés font des dégâts monstrueux : les personnes se retrouvant avec 80 euros de frais bancaires parce qu’elles ont mis 20 euros sur leur Livret A », déplore Maxime Pekkip de Crésus.

Véronique Lopez attire, elle, notre attention sur les dates de valeur. C’est à dire les moments opportuns pour réaliser des opérations sur son livret. Pour calculer les intérêts, les banques suivent le plus souvent la règle des quinzaines. Elle consiste à prendre en compte les dépôts présents sur le livret en début de chaque quinzaine, à savoir le 1er et le 16 du mois. Si possible donc, la responsable épargne du Crédit Agricole conseille d’éviter de faire vos dépôts le 2 du mois car, entre le 2 et le 15, ils ne seront pas rémunérés. De même, au lieu de faire un retrait le 13 du mois, faites le plutôt le 16.

Source : www.cbanque.com

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