Retraite complémentaire Agirc-Arrco : vers une sous-indexation des pensions en novembre ?

Retraite complémentaire Agirc-Arrco : vers une sous-indexation des pensions en novembre ?

Retraite complémentaire Agirc-Arrco : vers une sous-indexation des pensions en novembre ?

Nouveau round de discussions entre les partenaires sociaux gérant l’Agirc-Arrco. Après une première rencontre le 21 juin dernier, syndicats et patronats se sont retrouvés ce mardi 13 juillet pour discuter des mesures à prendre pour redresser la situation financière du régime. Le fonctionnement du régime est très encadré. Un accord national interprofessionnel (ANI), signé en 2019 et valable pour 4 ans, fixe en effet la trajectoire financière à respecter. Parmi les principaux critères, le maintien des réserves à un niveau équivalent au versement de 6 mois de pension. Si aujourd’hui c’est bien le cas, la situation pourrait se dégrader dans les prochaines années. Or l’ANI prévoit qu’en cas de “dérapage”, des mesures soient prises en conséquence. C’est ce sur quoi planchent les partenaires sociaux actuellement.

Le patronat, Medef en tête, est favorable à une sous-indexation des retraites complémentaires en novembre prochain. Si l’on suit l’accord de 2019, les pensions sont revalorisées chaque année selon l’inflation hors tabac, d’après les prévisions de juin publiées par l’Insee. Selon l’institut, elle serait de 1,4%. L’accord prévoit toutefois une petite marge de manœuvre de 0,2 point à la hausse comme à la baisse. Traduction, pour 2021, la hausse des pensions pourrait être comprise entre 1,2% et 1,6%.

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La proposition du patronat est de sous-indexer les pensions au-delà de ces 0,2 point. Il suggère une baisse qui pourrait être de 0,7 point cette année et de 0,3 point l’année suivante ou d’un point dès cette année. Ce qui reviendrait à revaloriser les pensions dans une fourchette comprise entre 0,4 et 0,7% en novembre prochain. Côté syndicats, les avis sont partagés. La CFTC, après avoir demandé des chiffrages aux services techniques de l’Agirc-Arrco, est favorable à une sous revalorisation de 0,5 point pendant deux ans. Une position partagée par la CFDT qui souhaite faire évoluer le texte de l’accord de 2019 et, au lieu d’avoir une marge de manœuvre de 0,2 point, la monter à 0,5 point. “Actuellement, la situation est très sensible aux hypothèses démographiques mais aussi à la possibilité d’une 4e vague de l’épidémie, rappelle Frédéric Sève de la CFDT. La solution que nous proposons permettrait au conseil d’administration, qui doit décider du niveau de revalorisation en octobre prochain, d’ajuster son choix en fonction de la situation”, argumente-t-il.

Un avis qui n’est pas partagé par les autres organisations syndicales. FO, la CGT et la CFE-CGC sont défavorables à une sous-indexation des pensions et plaident plutôt pour une souplesse dans la règle du minimum de réserves. “On va impacter les pensions des retraités et des futurs retraités pour reconstruire des réserves qui sont justement des précautions pour passer les crises comme celle que nous vivons actuellement”, dénonce Sandrine Mourey de la CGT. Pour ces organisations, il n’y a aucune urgence et le régime de retraite complémentaire n’est pas en danger. “Nous avons les moyens d’attendre avant de prendre de telles mesures qui feraient perdre du pouvoir d’achat aux retraités, regrette Pierre Roger de la CFE-CGC. Le patronat ne prend pas en compte le fait qu’il y aura certainement dans les prochaines années une réforme des retraites qui va augmenter la durée de cotisation”, ajoute-t-il. Une position que ne partage pas la CFTC. “Nous voulons pas nous dire dans quelques années que nous avons mis le régime en difficulté en piochant dans les réserves”, juge Pascale Coton de la CFTC.

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En compensation de cette mesure, la CFTC propose de mettre l’accent sur l’action sociale pour les retraités les plus modestes. “L’augmentation proposée serait de 4% en 2022, soit 13 millions d’euros”, détaille Pascale Coton. Ces dispositifs déjà existants permettent notamment de bénéficier d’un service d’aide à domicile, d’un aménagement de son logement en fonction de sa perte d’autonomie ou d’un coup de pouce financier si vous avez besoin en urgence d’acheter de l’électroménager. Une mesure approuvée par le patronat mais pas par tous les syndicats. “Pour nous, ce n’est pas acceptable car ce sont les techniciens, les cadres moyens et supérieurs sur lesquels on va faire peser l’effort”, déplore Pierre Roger.

La prochaine discussion sur le sujet est prévue le 22 juillet. Plusieurs organisations demandent qu’elles se prolongent ensuite. “Nous ne voulons pas d’un accord hâtif pendant les vacances, il doit y avoir de nouvelles négociations à la rentrée”, estime Sandrine Mourey. Elles pourraient alors se dérouler en parallèle de celle annoncée par Emmanuel Macron, lors de son allocution du mardi 12 juillet.

Source Capital.fr

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